Dans l’imprimé, les caractères peuvent épouser de multiples formes et de multiples tailles. De plus, tous ces caractères peuvent être inclinés, épaissis, soulignés, ombrés, etc. Cette polyvalence et cette souplesse de la typographie à l’intérieur d’un même texte, (…) sont généralement mises au service de deux grands objectifs: a) le plaisir de l’œil, b) la précision du contenu et l’aiguillonnage de la compréhension.
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Une volonté d’accroître la précision du contenu
1. Différents caractères d’impression ¹
Dans l’imprimé, les caractères peuvent épouser de multiples formes et de multiples tailles. De plus, tous ces caractères peuvent être inclinés, épaissis, soulignés, ombrés, etc. Cette polyvalence et cette souplesse de la typographie à l’intérieur d’un même texte, d’une même phrase, d’un même mot sont généralement mises au service de deux grands objectifs: a) le plaisir de l’œil, b) la précision du contenu et l’aiguillonnage de la compréhension.
Si nous ne nous sentons pas concernés par le premier objectif, nous devons nous sentir concernés par le second et insérer, en braille, les symboles désignant les différents caractères d’impression (au moins, ceux de la majuscule et de la double majuscule, de l’italique, du soulignement et du gras), à moins que leur présence dans l’imprimé ne serve qu’à des fins d’esthétique visuelle.
Contrairement à l’imprimé, le Braille ne permet de modifier ni la forme ni la taille des caractères. Il ne permet pas non plus d’ajouts au-dessus et au-dessous du caractère. Voilà pourquoi, depuis l’origine, les lettres accentuées sont représentées, en braille, par des caractères entièrement distincts des voyelles qu’elles surmontent. Par conséquent, pour spécifier une graphie, nous avons l’obligation de placer le symbole devant le mot affecté. Nous avons déjà l’habitude de cette façon de faire avec les symboles de la majuscule et de l’italique.
Nous avons maintenant à notre disposition trois nouveaux symboles spécifiques répondant à des pratiques très courantes de l’imprimé:
le symbole de la double majuscule points 4-6 points 4-6;
le symbole du soulignement points 4-5 points 3-6;
le symbole du caractère gras points 4-5 point 3.
Tous les symboles de caractère d’impression (ceux que nous avons l’habitude d’utiliser et ceux qui s’y adjoignent) sont soumis aux règles déjà existantes: le symbole se place devant chaque mot lorsqu’il n’y a pas plus de trois mots consécutifs concernés; le symbole de graphie, précédé du symbole de longue séquence (points 2-5), se place uniquement devant le premier mot lorsqu’un groupe de quatre mots consécutifs et plus est concerné.
Précisons que le symbole de la double majuscule est utilisé pour informer que toutes les lettres d’un mot apparaissent en majuscules.
Le symbole du soulignement et celui du gras sont constitués de deux caractères dont le second se retrouve en position inférieure. Afin d’assurer la clarté de la lecture, des modalités spécifiques d’utilisation des abréviations à la suite de ces symboles doivent être prises en compte et appliquées.
2. Quelques symboles d’enserrement ²
Par symboles d’enserrement, nous désignons ces paires de symboles utilisées pour délimiter une information. Il s’agit des guillemets, des parenthèses, des crochets et des accolades. Les guillemets et les crochets apparaissent sous plus d’une forme dans l’imprimé. Le Code tient compte de telles réalités et met à la disposition du Braille des symboles les exprimant.
a) Les guillemets
Lorsque la forme ouvrante et la forme fermante du guillemet sont identiques, il en va de même en braille: Guillemet: points 2-3-5-6.
Lorsque la forme ouvrante et la forme fermante du guillemet sont différentes, cette réalité est communiquée en braille. Trois types de guillemet répondent à cette caractéristique. Mais le type le plus courant est celui des guillemets français exprimés ainsi en braille:
guillemet français ouvrant points 4-5 points 2-3-5-6;
guillemet français fermant points 2-3-5-6 points 1-2.
b) Les parenthèses, crochets et accolades
Tous ces symboles, utilisés par paires, se composent donc d’une forme ouvrante et d’une forme fermante; la seconde offre une image inversée de la première. Il en va de même en braille. Voici donc comment l’on exprime ces paires de symboles en braille:
parenthèse ouvrante points 2-3-6;
parenthèse fermante points 3-5-6;
crochet droit ouvrant points 4-5 points 2-3-6;
crochet droit fermant points 3-5-6 points 1-2;
accolade de gauche point 6 points 2-3-6;
accolade de droite points 3-5-6 point 3.
3. Valeurs pédagogiques du format d’un document
À cause des contraintes inhérentes au Braille, l’accroissement de la précision du contenu à l’aide de symboles exprimant des particularités de la typographie correspond inévitablement à un accroissement des symboles dans le texte en braille.
Le texte lu a des fonctions pédagogiques certaines. Il communique une information de base qui se doit d’être précise pour être bien comprise, analysée, manipulée (lors d’exercices, de devoirs et de travaux dans le cadre des études par exemple). Mais il illustre parallèlement une façon de faire que le lecteur emmagasine et dont il aura besoin pour produire en imprimé des documents de bonne qualité.
Si le format du document en braille n’est pas identique à celui de l’imprimé et que nous demandons qu’il en soit tenu compte lorsque l’on met à notre disposition du matériel en braille, la situation inverse n’est pas moins vraie. Le format du document à produire en imprimé (au moyen de l’ordinateur, entre autres), n’est pas identique à celui du Braille et nous nous devons de le savoir et d’en tenir compte.
Il y a là une importante dimension de l’autonomie dans les études, dans le travail et, de façon générale, dans la communication.
Nicole Trudeau Ph.D.
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NOTES:
(1) GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Code de transcription de l’imprimé en braille, 1989, Chapitre IV Les différents caractères d’impression, pp. 87-107.
(2) GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, op. cit., Chapitre II Les modalités d’utilisation des symboles par. 3.10 Les symboles d’enserrement, pp. 49-59.
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Article publié dans :
INFO-RAAQ Bulletin du Regroupement des Aveugles et Amblyopes du Québec (RAAQ) / Vol. 14, no 5: Septembre – Octobre 1992 pp. 16-20 / Nicole Trudeau Ph.D. / Une volonté d’accroître la précision du contenu.
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