Au service de la navigation tactile

Par navigation, il faut comprendre cette façon d’explorer un ouvrage, un article, d’y jeter un premier «coup d’œil», d’y effectuer un «balayage» initial dans le but de prendre connaissance de son ampleur, de sa structure, de son organisation en sections et sous-sections, etc.

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Au service de la navigation tactile

1  La navigation

Par navigation, il faut comprendre cette façon d’explorer un ouvrage, un article, d’y jeter un premier «coup d’œil», d’y effectuer un «balayage» initial dans le but de prendre connaissance de son ampleur, de sa structure, de son organisation en sections et sous-sections, etc. Les informations générales recueillies lors d’une telle exploration permettent, par la suite, une circulation plus aisée et plu rapide à l’intérieur du document.  

2  Quelques phares pour la navigation

Lors d’un balayage exploratoire, l’attention du lecteur devrait être centrée, entre autres, sur des éléments tels que la pagination, les titres, les tirets, etc. de tels éléments-repères se révéleront d’une aide inestimable lorsque sera effectuée une recherche spécifique d’informations.

2.1   La pagination

«La pagination est l’action d’identifier les numéros des pages d’un ouvrage.»¹

Dans presque tous les cas, le livre en braille constitue, non pas un document original, mais la reproduction d’un ouvrage publié en imprimé. À cause de cet état de fait, d’une part, et des conditions inhérentes à une communication de qualité, d’autre part, il est non seulement souhaitable mais nécessaire que la pagination du documentoriginal apparaisse dans la copie en braille de ce même document. Cette pagination de l’imprimé doit, bien sûr, être doublée par la numérotation des pages braille.

Cette méthodologie peut être perçue, soit comme une surcharge, soit comme une précision des plus utiles.

Rappelez-vous ou imaginez-vous des circonstances du genre de celles-ci:

Vous avez lu, en braille, un excellent article. Vous suggérez à un ami qui utilise l’imprimé d’en prendre connaissance. Si vous lui précisez le numéro de la page du dit article, vous établissez une communication directe et efficace.

Vous participez à une réunion. Pendant les discussions, on fait référence à une phrase précise à la page 7 d’un document dont toutes les personnes ont copie. Si la pagination de l’imprimé a été insérée dans le document en braille, l’accès à la source désignée se fera avec efficacité, quel que soit le média utilisé.

2.1.1   La pagination de l’imprimé

L’information disposée à l’intérieur d’une page en imprimé nécessite généralement, lors de la transcription en braille, un étalement sur deux pages ou plus. En insérant la pagination de l’imprimé sur chacune des pages braille, un même folio (numéro de page) est affiché plus d’une fois. Dans ces circonstances, lorsque le folio apparaît pour la première fois, il n’est composé que du numéro (ex.: 20); lorsqu’il apparaît pour la deuxième fois, il est précédé de la lettre a (ex.: a20); lorsqu’il apparaît pour la troisième fois, il est précédé de la lettre b (ex.: b20); etc.

En plus de permettre une communication plus rapide et plus précise entre l’utilisateur du document en imprimé et l’utilisateur du document en braille, cette méthodologie de la pagination permet une localisation assez précise de l’information dans la page. En effet, le folio 20 marque le début de la page, alors que le folio b20 renvoie vers la fin de cette même page.

En bref, le folio de l’imprimé est exprimé en chiffres et précisé, au besoin, par une lettre minuscule. Il est disposé sur la première ligne de chaque page à l’angle supérieur droit.

2.1.1.1   L’indicateur de  changement de page

Lors de la transcription en braille, les changements de page coïncident rarement  entre le document imprimé et le document en braille. Sauf dans des cas très spécifiques, une telle correspondance ne s’impose pas. Ce qui s’impose, par contre, c’est une façon de marquer, en braille, le changement de page dans l’imprimé. Ce marqueur tactile, c’est l’«indicateur de changement de page dans l’imprimé». Ce symbole «est formé du caractère (points 3-6), caractère répété sur toute la justification de la page»², c’est-à-dire, de la marge de gauche à la marge de droite d’une même ligne. À ce symbole se rattache le numéro de la nouvelle page dans l’imprimé.

Ce symbole tactile, des plus tangibles, se repère très facilement par la main en effectuant un balayage vertical de la page. L’indicateur de changement de page dans l’imprimé n’est jamais isolé par des lignes en blanc.

2.1.2  La pagination du document en braille

Cette pagination permet de faire le décompte des pages braille. Elle est exprimée en chiffres. Elle se place à l’extrême droite de la dernière ligne de chaque page braille.

Dans un ouvrage qui compte plusieurs volumes en braille, la pagination braille est continue d’un volume à l’autre. Par exemple, si le premier volume en braille se termine à la page 100, la première page du corps du texte du deuxième volume doit afficher le folio 101.³

Nicole Trudeau Ph.D

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NOTES 

(1) GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Code de transcription de l’imprimé en braille, 1989, p. 113.

(2) Ibid., p. 114.

(3) Ibid., p. 125, par. 4.5.2.2.

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Article publié dans :

INFO-RAAQ Bulletin du Regroupement des Aveugles et Amblyopes du Québec (RAAQ) / Vol. 14, no 6, Novembre – Décembre 1992 pp. 22-26;  édition braille pp. 23-29 / Nicole Trudeau Ph.D. / Au service de la navigation tactile.

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