«Les nouveaux censeurs» dixit François Cardinal

14 novembre 2020

Je partage le point de vue exprimé par François Cardinal dans La presse du jour: Les nouveaux censeurs.

 J’ai déjà dit mon inquiétude dans mes billets du 20 octobre Inquiétant  et du 1er novembre Je me répète à propos des réactions des médias aussi immédiates qu’incompréhensibles, de leur obéissance troublante à bannir le mot «nègre» (oui je l’écris ce mot parce qu’il existe, parce qu’il est au coeur d’un débat et qu’il n’est pas blasphématoire)

À la suite des événements choquants survenus à l’Université d’Ottawa. François Cardinal élargit sa réflexion et son commentaire de façon particulièrement intéressante sur ce nouveau «terrorisme»
(c’est moi qui choisit ce terme).
Je remarque cependant qu’il n’ose pas, qu’il ne se permet pas d’écrire le mot nègre, alors qu’il parle du tourbillon qu’il a soulevé.

Il décrit d’autres situations devant lesquelles les médias continuent de plier. Cela confirme ce que je redoutais : effacer pour oublier. François Cardinal appelle cela «cancel culture». Il énumère ce qu’engendre le mouvement «Woke»;

«Il fige le droit de parole, la liberté d’enseignement, les voix qui ne font pas consensus. Il crée de nouveaux tabous, place des livres à l’index, impose la rectitude politique. Bref, il fige une liberté d’expression au point que certains hésitent aujourd’hui à la défendre, (…). Le problème, c’est qu’à trop vouloir ménager toutes les susceptibilités, à vouloir éviter toute «microagression», on en vient à franchir le pas entre empathie et censure. On en vient à plier devant cette police morale qui cherche à transformer le monde en un safe space exempt de mots qui choquent, d’humour qui crée le malaise, d’œuvres d’une autre époque et d’idées qui dérangent. On demande par exemple de modifier le titre d’un livre, de cesser d’utiliser tel mot ou d’éliminer une œuvre des rayons et des cursus.» etc.

«Et ainsi s’installe tranquillement une chape de plomb sur la culture, l’université, le débat public et les médias, (…).»

«Le danger avec cette culture de la dénonciation, c’est qu’elle ratisse large en plus d’être pernicieuse.»

«Le danger de cette culture woke, il est là : dans la certitude et la supériorité morale avec laquelle elle excommunie ceux qui ne rentrent pas dans le rang.»

«En se campant dans l’extrême, en dénonçant tout ce qui retrousse et en exigeant l’effacement de ce qu’elle juge contraire à sa ligne stricte de pensée, cette nouvelle gauche prêche la tolérance en usant d’intolérance.»

Relisons ce texte, discutons-en, exprimons-nous avec courage et conviction dans le plus grand respect, comme le fait le signataire de La presse. Surtout, ne subissons pas passivement, n’adhérons pas aveuglément aux jugements de valeurs sans nuances. Allons au-delà de la surface des événements rapportés et des dires répercutés.

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