Je me répète

1er novembre 2020

J’ai déjà dit mon étonnement, mon incompréhension et mon inquiétude devant la réaction immédiate des médias à retirer de leur bouche, de leurs propos et de leurs textes le mot que j’ose écrire «nègre» à la suite de ce qui s’est passé à l’Université d’Ottawa.

Cet automusellement, je l’observe avec le même désarroi dans les pages du Devoir du jour, entre autres. Lire

Le mot à abattre

Sur les traces d’un mot

Mot en n

«Le mot en n», mais ils sont innombrables ces mots!!!

Et puis, est-ce qu’un mot disparaît parce qu’on ne le prononce pas, parce qu’on  ne l’écrit pas? Est-ce que son substitut perd ses sens, ses charges, son histoire, ses vies? D’ailleurs, en utilisant «le mot en n», on a l’illusion de ne pas nommer le phénomène alors que tous le traduisent.

Mettre un masque sur des mots, les cacher, faire comme s’ils n’existaient pas, est-ce une façon de comprendre, de se comprendre, de se faire respecter, de soigner des blessures?

Réagir aux attaques en obtempérant par peur, peut-être, je ne suis pas du tout à l’aise avec ce choix des médias. Je perçois et ressens cela comme une fuite et non comme une voie vers une solution et je redoute que cela se répète à une multitude de niveaux.

Si un coup de gong fait trembler, pourquoi se priverait-on de ne pas les démultiplier ces coups de gong pour faire taire?

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