Le prototype Graphtact

Une équipe de l’Université du Québec à Montréal a conçu un système informatisé de production d’images en relief, Graphtact, véritable bond en avant en faveur des étudiants non voyants. Le système informatisé permet de produire des reliefs variés ainsi que des textures diverses. Les graphiques peuvent être mis en mémoire et reproduits à volonté.

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Le prototype Graphtact

Contexte

Dans le cadre du programme de recherche sur le graphisme tactile en développement à l’Université du Québec à Montréal, l’équipe a procédé à la présentation d’un prototype de production d’images tactiles.

Voici les échos transmis dans les médias écrits.

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Une image vaut 1000 mots

Un nouvel outil pour la production d’images tactiles à l’intention des non-voyants vient d’être présenté à l’Université du Québec à Montréal dans le cadre d’un projet de recherche portant sur la normalisation du braille.

Madame Nicole Trudeau, agent de recherche à l’UQAM, est responsable de l’ensemble de ce projet. Le développement technique associé au graphisme a été confié au coordonnateur des services techniques et de la recherche du Centre Louis-Hébert de Québec, M. Gaston Ouzilleau.

La normalisation de l’image en relief constitue la 2e phase du projet de recherche sur la normalisation du braille, projet commencé en 1985 et financé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Science du Québec. Depuis 1990, le graphisme tactile mobilise l’essentiel des énergies du projet de l’UQAM.

«Il faut se rappeler que le champ du graphisme tactile commence à peine à être défriché. Le projet veut choisir une voie où les perspectives de développement et de raffinement du produit sont suffisamment prometteuses», déclare Mme Trudeau.

Le but est de mettre à la disposition des utilisateurs du matériel graphique de qualité au niveau de la lisibilité des symboles, de la clarté et de la précision de l’information communiquée, dit-elle.

«La préoccupation de la représentation tactile de l’image pour les non-voyants est récente dans l’histoire de l’éducation. Elle se manifeste dans le milieu scolaire par un besoin pressant de mettre à la disposition des élèves handicapés de la vue tous les éléments des manuels nécessaires à leur apprentissage.»

Le projet vise à établir des normes pour la production du matériel graphique en mode de décodage tactile et à constituer une banque informatisée d’éléments graphiques répondant aux normes définies.

Pour que les images visuelles soient décodables tactilement, elles doivent être travaillées et réalisées en tenant compte des caractéristiques perceptuelles du toucher mais ne doivent cependant pas comporter trop de détails. L’outil qui permettra la réalisation de telles images doit offrir un bon potentiel de précision du tracé.

«L’outil présenté récemment à l’UQAM est constitué d’une table traçante munie d’un mécanisme qui permet de déposer sur un papier fort une substance pouvant créer des jeux de reliefs, explique Mme Trudeau. Cet outil peut obéir à des logiciels de traitement de l’image et ainsi générer efficacement et avec précision des représentations picturales tactiles.»

En plus de donner accès à plus d’un relief, le système offre la possibilité d’intégrer des caractères braille, dit-elle.

«L’informatisation du système permet la mise en mémoire des représentations graphiques qui peuvent ainsi être reproduites et également retravaillées.»

Les non-voyants qui ont examiné les échantillons produits à l’aide du nouvel équipement ont été impressionnés par la qualité des images touchées, conclut Mme Trudeau. «C’est un pas de franchi dans la bonne voie.»

Article publié dans :

Affaires Universitaires, mars 1994, p. 23.

Photo publiée dans Affaires Universitaires. 3 dames autour du prototype Graphtac

Légende de la photo :  Plusieurs personnes aveugles ont constaté les possibilités d’un nouvel outil qui permet la production d’images en relief pour les non-voyants.

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Le journal La Presse, dans son numéro du lundi le 9 mai 1994, commentait ainsi la présentation du prototype GRAPHTACT:

Une équipe de l’Université du Québec à Montréal a conçu un système informatisé de production d’images en relief, véritable bond en avant en faveur des étudiants non voyants.

Les manuels scolaires traduits en braille donnaient jusqu’ici aux non-voyants accès au texte, mais non aux graphiques et aux images sauf, exceptionnellement parfois, à partir d’un procédé artisanal. Dirigé par Colette Dubuisson du département de  linguistique, le projet est mené par Nicole Trudeau, avec l’aide, pour le volet informatique, de Gaston Ouzilleau, du Centre Louis-Hébert de Québec. Le système informatisé permet de produire des reliefs variés ainsi que des textures diverses. Les graphiques peuvent être mis en mémoire et reproduits à volonté.

Article publié dans :

La Presse, lundi 9 mai 1994, Cahier B, Informatique

NOUVEL OUTIL POUR LES IMAGES TACTILES

Les étudiants non-voyants suivent aujourd’hui leurs cours dans des écoles régulières et non plus dans des établissements spécialisés, comme c’était le cas auparavant. Bien sûr, leurs manuels scolaires sont traduits en braille. Le texte leur est ainsi rendu accessible, mais non pas les graphiques et les images qui les accompagnent. Il faudrait pour cela rendre les images tactiles. Si la recherche dans le domaine est encore embryonnaire, une équipe de l’Université du Québec à Montréal a pourtant fait un pas important: elle a conçu un système informatisé qui permet de produire rapidement et de façon précise des images tactiles, en relief.

Ce nouvel outil a été conçu dans le cadre d’un projet de recherche visant à élaborer des normes pour le graphisme tactile. Dirigé par Colette Dubuisson, professeure au Département de linguistique de l’UQAM, le projet est mené par Nicole Trudeau, également chercheure à l’UQAM. Quant à l’outil informatisé, il a été développé par Gaston Ouzilleau, coordonnateur des services techniques et de la recherche du Centre Louis-Hébert de Québec, qui collabore avec l’UQAM pour les aspects techniques de la recherche.

Il faut dire qu’actuellement la reproduction d’images tactiles est un procédé quasi artisanal, long et relativement coûteux, donnant des résultats imprécis faute d’outil adéquat et, surtout, de normes régissant son application. Il ne suffit pas de reproduire des images imprimées en leur ajoutant du relief pour produire des images tactiles. Encore faut-il que l’information soit décodable tactilement, c’est-à-dire, d’une part, qu’elle ne comporte pas trop de détails et, d’autre part, qu’elle ait été produite par un outil permettant toute la précision requise.

Le système informatisé permet de produire des reliefs variés ainsi que des textures diverses, en y intégrant du texte braille si cela est nécessaire. Les graphiques déjà enregistrés peuvent être mis en mémoire et reproduits à volonté avec ou sans modifications. Nicole Trudeau en explique le fonctionnement: «L’image est saisie par un lecteur optique et traitée à l’aide d’un logiciel. Puis, une table traçante dépose une substance sur une feuille de papier qui permet de faire des tracés avec relief. L’avantage est qu’il n’y a pas d’intermédiaires et de manipulations mécaniques.»

Le projet de recherche sur le graphisme tactile vise deux objectifs : établir des normes pour la production du matériel graphique en mode de décodage tactile, et constituer une banque informatisée d’éléments graphiques répondant aux normes définies. C’est que la normalisation du graphisme tactile fait face à une absence de système de traitement et de décodage de l’image en relief. Le projet de recherche vise à combler cette lacune.

Claire Gagnon

Article publié dans:

Réseau Le magazine de l’Université du Québec / mai 1994 / p. 22

Photo publiée dans Réseau. 3 dames autour de l'imprimante Graphtac

Légende de la photo : Production d’images en relief pour les non-voyants grâce à un système informatique mis au point par des chercheurs de l’UQAM, en collaboration avec le Centre Louis-Hébert de Québec.  Ce nouvel outil ouvrira des nouveaux horizons aux personnes aveugles.

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Pour les non-voyants…  Au-delà des mots, des images « lisibles »

À l’heure actuelle, les non-voyants sont limités à «lire» uniquement des textes en braille; cela signifie que tout symbole, image ou graphique leur échappe. Mais cette situation pour le moins rudimentaire pourrait grandement s’améliorer dans un avenir rapproché! En effet, un nouvel outil qui permet de produire des images «tactiles» vient d’être présenté par Nicole Trudeau, agente de recherche à l’UQAM, dans le cadre d’un projet de recherche portant sur la normalisation du braille.

Présentant des images en relief, cet équipement peut obéir à des logiciels de traitement de l’image et offre la possibilité d’intégrer des caractères de braille. Il sera certainement apprécié par toutes les personnes souffrant de ce handicap et plus particulièrement par les élèves qui pourraient éventuellement avoir à leur disposition des manuels comportant tous les éléments nécessaires à leur apprentissage.

Article publié dans:

SUITES Le magazine des diplômés de l’UQAM / vol. 4 no 3, Septembre 1994, p. 22

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Pour plus de précisions techniques et pour un aperçu des  normes préliminaires expérimentales, voir :

Procédure d’utilisation et de spécifications du prototype Graphtact / Gaston Ouzillau et D. Simard / Centre Louis-Hébert, octobre 1995.

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Sur des sujets apparentés:

De l’imprimante braille à Graphtact

From the Braille Printer to Graphtact

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