Alors que le conseil d’administration de l’Office des personnes handicapées du Québec publiait À part… égale L’intégration sociale des personnes handicapées: un défi pour tous en 1984, je déposais, auprès de la direction du journal Le Devoir, un dossier-témoignage sur ma réalité professionnelle vécue. C’est le texte intégral de ce dossier-témoignage qui est ci-après présenté.
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Dossier-témoignage Nicole Trudeau Ph.D.
Mise en contexte
Alors que le conseil d’administration de l’Office des personnes handicapées du Québec publiait À part… égale L’intégration sociale des personnes handicapées : un défi pour tous en 1984.
Alors que le conseil des ministres du Gouvernement du Québec adoptait les orientations de cette politique en 1985.
Alors que les recommandations énoncées faisaient l’objet de la conférence À part égale en février 1985, conférence permettant aux partenaires de présenter leurs plans d’action.
Je déposais un dossier-témoignage à la direction du journal Le Devoir, dossier qui avait été soumis à des instances politiques et administratives concernées mais ignoré par elles. Le Devoir a accueilli le dossier et l’a traité dans un article paru le 28 février 1985.
C’est le texte intégral de ce dossier-témoignage qui est ci-après présenté.
Mon idéal! Ma raison de vivre et d’agir!
Depuis mon tout jeune âge, je me suis sans cesse répétée: «Tu ne vois pas mais tu ne vas pas attendre de recouvrer ce sens pour agir. Tu ne permettras pas que cet état de fait t’empêche d’aller où tu veux, de faire ce que tu désires».
Des décennies plus tard, je m’attendris un peu devant cette détermination empreinte d’un grand réalisme, certes¹, mais aussi d’une non moins grande ardeur puérile².
Cependant, cette ardeur, très durement éprouvée à de multiples reprises, m’a permis de pousser toujours plus loin dans ma détermination fondamentale, détermination que j’exprimerai plus concrètement ainsi:
– Je suis, comme tout individu, un être humain avec son potentiel physique, affectif et intellectuel spécifique, hérité et non choisi.
– Je suis très curieuse et j’ai besoin de maximiser ma formation.
– Je ressens également le besoin d’évoluer dans un environnement social ouvert et diversifié.
– Je désire ardemment m’exprimer dans une activité professionnelle stimulante sur le plan intellectuel et culturel.
Cette détermination³, d’abord liée au tempérament et à la personnalité, habite le coeur, la tête et le corps d’une femme aveugle refusant systématiquement de n’être considérée que sous l’angle de son handicap et d’être marginalisée à cause de sa déficience visuelle.
Toutefois, l’individu vit dans une société. Il peut agir sur lui-même. Mais son action et son influence sur les autres membres de la société sont, somme toute, bien limitées.
Pourquoi prendre publiquement la parole ?
Il y a des illusions stimulantes4, mais il y a aussi celles qui rendent moralement aveugle5. Jusqu’à ce jour, j’ai toujours évité et même refusé de voir, d’analyser et de comprendre, entre autres, mes difficultés et mes déboires sur le plan des démarches Professionnelles, par ma situation d’handicapée visuelle, par des comportements discriminatoires. Mais aujourd’hui, force est de m’ouvrir les yeux. C’est alors que les illusions tombent, que la lecture des événements se modifie et que ma discrétion n’a plus sa place.
Mon propos n’est absolument pas de raconter ma vie. Il a essentiellement pour objet la mise en relation du généreux et coûteux discours sur l’intégration des personnes handicapées avec mon présent vécu professionnel.
Après m’être située brièvement sur les plans de la motivation et des réalisations6, et avant d’aborder le coeur de mon témoignage, je préciserai quelques éléments de mon cheminement professionnel.
Le milieu de travail
Je suis sur le marché du travail depuis 16 ans.
Premier emploi plein-temps
J’ai d’abord été à l’emploi de la fonction publique du Québec en région. Puis, pour des raisons personnelles, je devais me rapprocher d’un grand centre; j’ai donc fait appel au processus de mutation. Après deux ans de nombreuses mais vaines démarches, j’ai dû quitter cet emploi: décision des plus pénibles.
Y a-t-il eu discrimination dans ce refus de me déplacer? C’est possible! Mais à l’époque, je ne voulais pas y croire. J’étais cependant parfaitement consciente que, si la sécurité d’emploi ne permet pas aux patrons d’expédier une lettre de mise à pied, elle ne les empêche pas d’user de comportements et d’attitudes pour arriver aux mêmes fins.
Nouvelles recherches d’emploi
Puis, ce fut l’opération: recherches d’emploi7. J’avais alors et les qualifications et l’expérience. J’ai donc expédié, avec confiance, d’innombrables offres de services aux universités, aux cégeps, aux commissions scolaires, aux écoles privées, à des organismes publics et privés, etc.
De tout cela, la seule offre qui m’a été faite, et que j’ai finalement acceptée8, fut celle de la Commission scolaire régionale de Chambly au service de laquelle je suis encore à ce jour. Il s’agissait d’un poste de professeur de musique à l’Institut Nazareth et Louis-Braille9.
Mon idéal d’intégration professionnelle, moteur de ma vie et de ma lutte, en prend alors un très très dur coup. Cependant, mon désarroi de me retrouver à l’assurance chômage, mon terrible besoin d’autonomie et mon amour de l’enseignement me convainquent d’accepter ce poste comme une étape.
Pourquoi le Ph.D.?
Puisque mes qualifications et mon expérience d’alors ne m’avaient pas permis de me retrouver dans l’enseignement supérieur, ou l’équivalent, je franchirai une autre étape de formation pour maximiser mes chances d’atteindre mon but, me disais-je alors! Et ce fut l’étape des études doctorales complétées, grâce à un acharnement et des efforts démesurés, en 1982.
Deuxième emploi à plein-temps
Après un congé d’études, je reprends l’enseignement à la Commission scolaire régionale de Chambly. Parce que j’ai refusé un poste d’adaptation scolaire au primaire10 à l’Institut Nazareth et Louis-Braille, je suis affectée, comme professeur de musique, dans une école secondaire régulière. J’y assume la tâche incombant à un tel poste jusqu’en juin dernier sans aucune aide technique de l’employeur et en m’organisant par moi-même pour satisfaire aux exigences du travail: matériel didactique, correction, bulletins, entre autres, sans parler des aspects proprement pédagogiques et éducatifs.
Pendant ces années, aucune observation négative sur les plans humain, pédagogique et disciplinaire ne m’a été adressée par mes supérieurs. Pourtant, depuis septembre dernier, me voilà sur une «tablette» et, comme il se doit, à l’Institut Nazareth et Louis-Braille 11.
Qu’est-il arrivé ?
Une fermeture d’école à laquelle se sont greffés des faits et gestes discriminatoires? Je le crois et je ne suis pas la seule à comprendre les événements ainsi.
Je dois prouver cette affirmation! Certes.
Mais il faut être bien naïf pour croire que les gens reconnaîtront avoir posé un geste discriminatoire. Toute personne douée d’intelligence, oeuvrant dans un secteur très hiérarchisé et administrativement fort complexe, trouvera une façon élégante et quelquefois même plausible pour expliquer une discrimination déguisée.
Cheminement de six mois vers une «tablette» chez les aveugles: quelques faits
L’école où je suis affectée depuis quatre ans ferme en juin 1984. De façon générale, le personnel enseignant de cette école suit la clientèle estudiantine déplacée. Comme le nouveau campus est, somme toute, le regroupement de deux petites écoles, il me paraissait logique que les professeurs de musique, de part et d’autre, se retrouvent au nouveau campus.
Oh! surprise! Je suis déclarée «surplus école».
Question: Comment un seul professeur de musique pourra-t-il enseigner à plus de 600 élèves ?
Réponse du directeur: Je ne possède pas l’espace pour aménager deux classes de musique12. Je fais remarquer à mon vis-à-vis qu’un seul professeur n’occupe pas un local pendant les 24 périodes de cours d’une semaine; de plus, je propose quelques aménagements possibles. Mais je demeure «surplus école» !
Usant de son droit de gérance, le directeur décide que les «classes fortes» et les «classes hétérogènes» recevront un enseignement musical, alors que les autres classes n’en auront pas; en échange, on leur offrira davantage d’arts plastiques.
C’est un choix éducatif important! Il y a eu consultation? Avec qui? Et quand? C’est aussi un choix qui abolit un poste de musique à la commission scolaire. Lorsque je soumets ce dernier fait à la direction générale, on me répond laconiquement que ce projet a été accepté.
Mais pourquoi le directeur de cette école a-t-il pris une telle décision? Il savait pertinemment que c’était moi son 2e professeur de musique. Même s’il ne le reconnaîtra jamais, il avait à sa disposition les moyens d’éviter de se retrouver avec un enseignant qu’il ne désirait pas en alléguant des questions de locaux, en optant (après quelle consultation?) pour des choix éducatifs affectant directement les élèves, en faisant entériner son projet par les autorités de la Commission scolaire.
«Et le tour est joué! La logique administrative est sauve! L’aveugle (qui insécurise les êtres peu sûrs d’eux-mêmes) est hors du circuit.
Réaffectation
À l’école où j’étais alors affectée, on a pas vu d’affichage public des postes ouverts en musique pour les enseignants déclarés «surplus école». Pourtant, ces derniers doivent faire connaître leur choix de relocalisation, sur la base des ouvertures, au plus tard le 31 mai. Or, c’est par courrier interne que je reçois, le 29 mai dernier, les informations pertinentes. Ce document énumère non seulement les postes mais spécifie les tâches à l’intérieur des postes.
Je sens l’étau se resserrer et avant même d’exprimer mon choix qui, de toute façon, risque de m’être pénalisant, je me présente chez le directeur du personnel pour lui exposer ma lecture des événements. Il ne la conteste pas. Toutefois, lorsque j’affirme qu’il y a là discrimination, il sursaute et dit que c’est une vue de l’esprit. C’est pourtant au cours de cette même rencontre du 30 mai qu’il me propose de m’affecter à l’Institut Nazareth et Louis-Braille13. Je proteste: «Ce n’est pas parce que je ne vois pas que je dois me retrouver absolument avec des gens qui ne voient pas»!
Quatre mois plus tard, je suis officiellement affectée à l’Institut Nazareth et Louis-Braille où il n’y avait pourtant ni poste ouvert, ni tache définie disponible.
Pour enseigner à l’Institut Nazareth et Louis-Braille, il semble qu’il faille détenir, entre autres, un certificat en enfance inadaptée: ce que je n’ai pas14. Les deux tiers de ma présente tâche, je les passe en classes de maternelle, 1re et 2e années (enseignement général): ce pourquoi je ne suis pas légalement qualifiée. Quant à l’autre tiers, je le vis en musique avec des élèves du secteur d’adaptation scolaire, là où je ne suis pas davantage reconnue légalement qualifiée.
Par contre, alors que je suis reconnue légalement qualifiée pour enseigner la musique au niveau secondaire15, on m’a appliqué la clause «d’incapacité» pour deux postes ouverts en musique dans le secteur régulier chez les voyants.
Pourquoi ai-je finalement accepté d’être placée à l’Institut Nazareth et Louis-Braille dans de telles circonstances? Parce que, à la mi-septembre, on ne m’avait pas encore affectée mais on m’a reproché d’être payée sans travailler16. On a ignoré une proposition que j’ai soumise et qui aurait, entre autre, davantage tenu compte de mes compétences17.
Alors!… Retourner au chômage en attendant des réponses favorables à mes multiples démarches en dehors de la Commission scolaire ou continuer de travailler et de me battre, tel était mon choix!
Au 1er juillet, on m’a versée au champ 38: suppléance à plein-temps. Par une entente entre le patron et le syndicat, en octobre, on m’a replacée dans mon champ d’origine: musique. Mais cela ne change rien dans les faits: je suis aveugle; je suis donc sur une «tablette» avec les aveugles dans une école où l’on a pas vraiment besoin de moi. On me paie. On ne me voit plus. On ne m’entend plus. Tout est parfait. Administrativement, l’affaire est classée.
Faut-il accepter cela aussi?
Je n’ai plus envie de sourire, d’excuser et de comprendre ces «pauvres voyants» qui sont tellement mal à l’aise, désemparés, décontenancés en notre présence qu’ils préfèrent trop souvent nous éviter, nous ignorer et nous oublier. Non, je n’ai pas peur de le dire, je suis en révolte face à ce que je vis sur le plan professionnel. L’équation: Ph.D. versus salariée sur une voie d’évitement à la Commission scolaire régionale de Chambly, n’a rien de motivant pour quiconque. Je n’ai pas été de tous les combats personnels pour m’assurer les plus hautes qualifications et espérer une assignation professionnelle correspondante pour m’incliner avec reconnaissance devant un arrangement de cette nature.
Et si c’était à cela que l’on doive fatalement aboutir, pas la peine de gaspiller tant d’argent et d’énergies pour ajouter au handicap une telle blessure.
Et il faut croire que l’on vit à l’heure de l’intégration !
Depuis un certain nombre d’années, on parle beaucoup plus des personnes handicapées dans notre société; on les voit probablement davantage. On promulgue des politiques pour les personnes handicapées; on met sur pied des organismes; on débloque des fonds; on crée même des emplois, mais surtout pour s’occuper d’elles, et non pour elles18. En somme, on en a que pour l’idée d’intégration.
Pour l’essentiel, je ne saurais m’opposer à cette idée, à cette orientation, puisque, depuis toujours19, j’ai investi toutes mes énergies à tenter de la réaliser dans ma propre vie.
Mais, pour un court instant, soyons lucides, francs et courageux.
Qui, de toutes ces gens qui parlent des personnes handicapées, qui les admirent même, qui prônent l’idée de leur intégration, qui écrivent là-dessus, qui gagnent leur vie avec cette clientèle, croit profondément en elles?
Qui est convaincu qu’elles sont capables d’une contribution positive dans notre société?
Qui accepte de ne pas se laisser désemparer par une image ou des modes de fonctionnement différents des leurs?
Qui est vraiment prêt à s’impliquer au-delà de la lettre?
Pour avoir tout de même beaucoup lutté, pour avoir contacté un assez grand nombre de gens, pour avoir évolué dans différents milieux, je peux répondre que ces gens-là sont rares. Ils sont vraiment très rares.
À compétence et à efficacité égales, et même supérieures, les personnes handicapées ne reçoivent généralement pas la confiance des gens, particulièrement dans les milieux de travail.
On aura beau grossir les investissements, raffiner les structures et les règlementations, aussi longtemps que l’on ne réussira pas à modifier les mentalités subsistera une formidable disproportion entre le discours et les actes, entre l’investissement financier et sa rentabilité humaine et sociale. Qu’il faille sortir de l’argent des coffres, j’en suis; mais il faut simultanément le dépenser avec coeur, respect et, par-dessus tout, confiance.
De même, ce n’est pas uniquement en équipant de façon de plus en plus sophistiquée les handicapés que leur intégration sera automatiquement réussie. Deux éléments me paraissent indispensables à un tel objectif: la détermination ferme et constante de l’handicapé lui-même alliée à l’ouverture d’esprit et à la souplesse de comportement du non-handicapé.
Le non-handicap, comme la bonne santé d’ailleurs, est essentiellement une chance et non un droit. Aucune assurance ne garantit la permanence de l’un et l’autre.
Nicole Trudeau Ph.D.
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NOTES :
1La permanence du handicap.
2Cette conviction que je réussirais à ce que ma cécité ne constitue pas une barrière socialement quasi infranchissable.
3Qui a presque mon âge.
4Celles qui m’ont soutenue pour en arriver à me donner les compétences qui me sont officiellement reconnues.
5Les illusions qui donnent bonne conscience aux rédacteurs de lois, de chartes, de rapports, etc., à un trop grand nombre de politiciens et de fonctionnaires; les illusions qui permettent aux administrateurs de tout expliquer par les réglementations, les conventions collectives et autres, lesquelles leur servent d’élégants paravents; il y a aussi les illusions qui incitent à détourner le regard de la juste et parfois dure réalité.
6Voir Curriculum vitae en bref en annexe.
7Qui n’a cessé depuis.
8Même si elle ne répondait absolument pas à mes besoins profonds : intégration professionnelle, enseignement supérieur, ou l’équivalent. Toute expérience peut être enrichissante à condition de ne pas détourner de l’idéal recherché, pensais-je alors.
9Bien sûr, une personne aveugle ne peut enseigner qu’aux aveugles, alors qu’une personne voyante peut enseigner, de facto, et aux voyants, et aux aveugles. Ceci date de 1975. Et vous croyez que cette sorte « d’esprit de classe », de façon qu’a la société de regrouper et de compartimenter les individus pour se rassurer elle-même, a beaucoup changé? Pas moi!…
10Je suis légalement qualifiée pour l’enseignement de la musique au niveau secondaire.
11.«Tablette» qui coûte fort cher à l’État compte tenu de mes qualifications et de mon expérience, compte tenu aussi du soutien financier que j’ai reçu à divers stades de mon perfectionnement.
12Allez visiter les lieux et voyez les choix qui y ont été faits quant à l’aménagement.
13Il n’y a pourtant aucun poste d’ouvert dans mon champ à cette école!
14La cécité en constituerait-elle une équivalence?
15Ceci, en plus de mes qualifications universitaires maximales.
16J’aurais dû choisir mon lieu de travail?
17Mais elle impliquait une intégration dans un nouveau groupe de travail avec des voyants.
18Il serait très intéressant de calculer le nombre d’emplois qui gravitent autour de cette clientèle et de connaître la proportion d’emplois détenus par des handicapés. Il serait non moins intéressant de comparer le nombre de non-handicapés gagnant leur vie grâce aux handicapés avec le nombre d’handicapés gagnant leur vie parmi les non-handicapés.
19Avant même que cette idée soit à la mode.
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Annexe:
Curriculum vitae en bref
Qualifications universitaires
Baccalauréat / Musique / Université de Montréal
Licence / Musique / Université de Montréal
Licence / Musique / Paris
Ph.D. / Éducation / Université de Montréal
Emplois plein-temps
Professeur Conservatoire de musique de Chicoutimi
Professeur Commission scolaire régionale de Chambly
Écrits
À l’écoute de l’École contemporaine de Vienne (mémoire de licence)
L’éducation musicale à l’école québécoise et à l’école française: ce que nous en révèlent les programmes (thèse de doctorat)
Encyclopédie de la musique au Canada (quelques articles) : Gilberte Martin, Alfred Lamoureux, Louise André, Institut Nazareth, Jeannine Vanier
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Source :
Ce Dossier-témoignage a été adressé en 1984 et 1985 à des instances politiques, administratives et journalistiques, mais il n’a jamais été officiellement publié.
Il a cependant documenté un article paru dans Le Devoir: Nicole Trudeau dénonce cette cécité qu’est la discrimination.
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