Voyage initiatique

24 mai 2019

Je comprends le roman de Jacques Poulin Volkwagen blues comme un voyage initiatique à la recherche d’un frère que le temps a idéalisé et à la recherche de soi pour les complices du voyage: Jack et La grande sauterelle.

Le déroulement du récit est lent, extrêmement détaillé (trop à mon goût), richement documenté. La lecture est confortable, facile, sans écueils.

Le parcours est clairement tracé aux pages 279-280 du roman: Jack et sa compagne de route dit La grande Sauterelle «étaient partis de Gaspé, où Jacques Cartier avait découvert le Canada, et ils avaient suivi le fleuve Saint-Laurent et les Grands Lacs, et ensuite le vieux Missisipi, le Père des Eaux, jusqu’à Saint Louis, et puis ils avaient emprunté la Piste de l’Orégon et, sur la trace des émigrants du XIXe siècle qui avaient formé des caravanes pour se mettre à la recherche du Paradis Perdu avec leurs chariots tirés par des boeufs, ils avaient parcouru les grandes plaines, franchi la ligne de partage des eaux et les montagnes Rocheuses, traversé les rivières et le désert et encore d’autres montagnes, et voilà qu’ils arrivaient à San Francisco.»

C’est là que le frère Théo est retrouvé atteint d’une maladie débilitante.

Jack fait cette confidence à sa compagne de route avant de rentrer seul au pays: «Je… l’idée qu’il vaut mieux ne pas revoir mon frère… j’ai accepté cette idée tellement vite que… maintenant je me demande si j’aimais vraiment Théo. Peut-être que j’aimais seulement l’image que je m’étais faite de lui». (p. 319)

N’est-ce pas en partie cela un voyage initiatique?

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Source:

Jacques Poulin / Volkwagen blues / Montréal,Leméac, ©1988, 319 pages.

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