6 septembre 2020
«Cela fait un mois que je suis à Montréal, et en parcourant cette jolie ville je suis abasourdi par le nombre de gens se promenant le bec à l’air, sans se curer des masques antivirus. Cela m’a fait penser à une histoire que j’ai trouvée jadis dans une anthologie de légendes du pays de Cocagne. Il paraît que c’est une légende anonyme, du milieu du XVIe siècle.»
C’est par ces lignes que Alberto Manguel plante le décor de la légende que les montréalais lui inspirent et qu’il nous raconte dans Le Devoir du 5 septembre 2020, Le triste sort des licornes.
«Lorsque les premières gouttes du Déluge Universel commencèrent à tomber, ni les canards ni les phoques ne le remarquèrent. Les renards et les chats, créatures intelligentes, allèrent se réfugier sous les grandes feuilles des bananiers, et Noé, prudent, commença à construire l’Arche (…). Les licornes ne semblaient guère effrayées. ‹Nous sommes spéciales, dirent-elles. Rien de mal ne peut jamais arriver à une licorne.› (…)»
Vous devinez la suite, mais il faut la lire.
Les êtres humains depuis toujours ont été, sont et seront insouciants, prudents, arrogants, N’est-ce pas ce qu’illustre cette légende rappelée à bon escient par Alberto Manguel.