Une mauvaise note au TNM

1er décembre 2024

Avant la représentation théâtrale de Kukum au TNM, j’ai lu avec émotion le roman du même nom de Michel Jean.

Au cours de la lecture, je me suis demandée comment cette transposition serait réalisée au théâtre. Oui, j’avais pressenti que les projections visuelles de lieux et de nature prendraient une très grande place, mais je n’avais pas pensé que environ 80% de la parole serait énoncée en langue innue.

Ma mauvaise note, je ne l’attribue pas au choix retenu mais au choix non retenu.

Il y avait là une occasion parfaite de travailler avec la théâtrodescription pour rendre l’œuvre accessible aux spectateurs vivant avec des déficiences visuelles de divers ordres pour leur donner accès à tous les niveaux de traitement: l’audio et le visuel. Occasion ratée?!!!

À plus d’une reprise par le passé j’ai communiqué avec la direction du TNM pour la sensibiliser à cette réalité et à cette approche. Rien n’a bougé au sein de cette institution à cet égard?

Depuis peu d’années, d’autres théâtres ont commencé à inclure la théâtrofdescription à leurs spectacles. Pourquoi le TNM fait encore fi de cette dimension de l’accessibilité.

Je fréquente le TNM (et le théâtre en général) depuis des décennies parce que c’est une nourriture intellectuelle et émotionnelle qui m’est essentielle. Bien sûr, les mises en scène et les nouvelles technologies ont profondément transformées le traitement des œuvres. Le visuel envahit tout, soit, mais souvent au détriment des autres sens. Pourquoi? C’est ce que j’ai vécu dans Kukum.  J’en suis sortie blessée et en colère. Je ne suis pas encore prête à renoncer au théâtre, voilà pourquoi je prends la parole.

La vidéodescription et la théâtrodescription sont des approches qui existent; elles sont applicables et même pratiquées; pourquoi le TNM les ignorent-elles toujours?

Oui, je donne aujourd’hui une très mauvaise note à cette institution qu’est le TNM parce que j’y ai vécu un terrible sentiment d’exclusion à cause de son indifférence à intégrer à l’œuvre des éléments qui m’auraient permis de l’apprécier pleinement.

Diffuseriez-vous une telle production à la radio sans images non décrites et sans texte en français?

Je ne m’excuse pas de ma colère (et encore moins de ma blessure) et j’espère que les effluves de mes frustrations atteindront quelques esprits prêts à faire bouger les choses au TNM en particulier.

Merci de m’entendre et surtout de me comprendre.

Nicole Trudeau Ph.D.

Courriel : nicolectrudeau@outlook.com
Site web : nicoletrudeau-toutvoir.quebec

Ce message a été acheminé aux personnes suivantes:

Monsieur Geoffroy Daquère, Directeur général TNM
Madame Émilie Monet, metteuse en scène de Kukkum TNM
Monsieur Michel Jean, auteur de Kukum, Les éditions libre expression,
Madame Erika Malo, Coordonnatrice du développement artistique
Théâtre du Rideau-Vert
Madame Marion Guillaume, Coordonnatrice aux communications et à la médiation
Centre du Théâtre d’aujourd’hui

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