12 octobre 2023
Georges Leroux, le signataire de l’article Relire Brault en Ukraine, nous rappelle Jacques Brault et son oeuvre, un texte dense et émouvant. Il en propose une relecture
«alors que Les Presses de l’Université de Montréal font paraître, en quatre volumes, les oeuvres de Jacques Brault dans la collection bnm (Bibliothèque du Nouveau Monde).»
C’est une occasion de le découvrir ou de l’approfondir
«dans le contexte déterminé d’une guerre particulière, la guerre qui fait du territoire entier de l’Ukraine un champ de bataille ensanglanté, miné par les bombes, cible de tous les drones et devenu l’objet d’une chronique quotidienne pour nous qui en sommes si loin. Il ne s’agit pas d’une simple répétition, mais d’un rebond dans l’histoire qui nous ramène au siècle dernier, à l’effondrement du rêve communiste et au surgissement d’une revendication de souveraineté qui trouve dans l’oeuvre de Jacques Brault un écho tragique.»
«Relire Jacques Brault aujourd’hui, ne serait-ce pas d’abord s’avancer à notre tour vers cette oeuvre marquée par la fragilité et la mélancolie? Né (1933) alors que le fascisme s’affirme en Europe, le poète verra sa jeunesse plongée dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale qui allait atteindre rapidement le Canada français. Sans qu’on puisse dire qu’elle en constitue le mythe central, la guerre demeure à la fois le point de départ et le thème continu de son oeuvre. Présente depuis le début, elle révèle toutes les avancées de Brault au service de la paix, de l’amitié, de l’amour. Face aux dévastations dont il devient le témoin, ses poèmes sont remplis de ses efforts contre la violence, auxquels il a donné le meilleur de sa méditation philosophique sur l’existence et sur la continuité de l’expérience.»
Source :
LEROUX, Georges / Relire Brault en Ukraine / Le Devoir / Section LE DEVOIR DE LITTÉRATURE / 7 octobe 2023