16 juin 2021
Cette réflexion m’est inspirée par un coup de fil aussi inattendu qu’impressionnant, celui de mon cardiologue avec qui j’avais rendez-vous moins de deux heures plus tard.
Le docteur François Saint-Maurice assure le suivi de mon état au six mois. Comme je l’avais vu il y a moins de deux mois, il s’est dit étonné de me retrouver sur la liste de ses patients aujourd’hui. Il me téléphonait pour savoir ce qui se passe. Après lui avoir fait un sommaire de la situation présente, il dit s’occuper d’obtenir les documents spécifiques me concernant avant de me rencontrer. Il les avait en main lorsque je me suis présentée.
Ce n’est pas ma situation personnelle qui importe ici, c’est le comportement exemplaire et trop rare de ce professionnel de la santé, le docteur François Saint-Maurice. Ce n’est d’ailleurs pas le premier exemple que j’ai observé et vécu de la qualité relationnelle de ce spécialiste.
Je ne suis pas la seule à être quelquefois déçue et même blessée par l’absence de liens, pour le moins cordiaux et accueillants, entre des médecins et leurs patients (trop souvent nommés «clients». Cela peut aller du manque de courtoisie à la pauvreté de la communication.
Depuis que le clavier et l’écran d’ordinateur sont rentrés dans les cabinets des médecins, ils ne nous regardent à peu près plus, branchés qu’ils sont à leur alter ego. On peut avoir l’impression qu’ils traitent un dossier et non une personne. Il ne faut pas poser trop de questions car «le temps file», a-t-il été entendu par des proches.
Dans ce climat de déshumanisation de la relation médecin/patient, climat qui semble s’intensifier, il m’apparaît d’autant plus important de célébrer les médecins pour qui le patient existe et compte, qui veulent vraiment les entendre, les écouter, les aider et les accompagner.
Au docteur François Saint-Maurice et à tous ceux qui pratiquent de telles valeurs, je dis un très vibrant merci et souhaite qu’ils fassent école malgré les vents contraires.