31 août 2024
Dans un article du Devoir du 31 août 2024 ISMAËL HOUDASSINE commente un livre que je souhaite lire en braille prochainement: Éloge du bug, du philosophe Marcello Vitali-Rosati
L’auteur
«s’interroge sur nos usages des technologies numériques et sur l’emprise idéologique des géants de la tech ».
Qui n’a jamais éprouvé un tel sentiment?
«Quel cauchemar! Lorsque notre ordinateur ou notre cellulaire se met soudainement hors service ou affiche sur l’écran un code d’erreur, l’impatience et la colère surgissent au quart de tour. Face à ce bogue imprévu, l’usager panique rien qu’à l’idée d’être injoignable.»
«Un «essai stimulant, qui imbrique avec panache le savoir disparate des systèmes informatiques à celui des penseurs de l’Antiquité, tels que Socrate, est une mine d’information. La place du numérique dans nos vies a pris une telle importance que nous en sommes aujourd’hui venus à déléguer nos choix aux GAFAM. Ces géants de la Silicon Valley (…) ont érigé en valeurs essentielles les termes «simple, pratique, intuitif» nous jurant de nous délivrer de toute contrainte matérielle grâce à un monde contemporain régi par les algorithmes.»
«Mais derrière les promesses de penser à notre place, cette «rhétorique de l’immatérialité», c’est toute une vision qui nous est proposée: celle d’une perte d’autonomie au profit de la productivité et du rendement, avance le philosophe.»
L’expression «vision proposée» me gêne. Je ressens plutôt « vision imposée».
«Le philosophe, (.) espère, avec cet essai militant, faire émerger une attitude dont l’objectif n’est pas l’augmentation de la productivité ou des capacités de manipulation des environnements numériques, mais l’apparition d’une pensée critique et souveraine.»
«Cela implique, en premier lieu, de minimiser nos besoins en nous interrogeant sur ce qui est réellement nécessaire et souhaitable pour nous et, en second lieu, de développer nos capacités de comprendre et d’aménager nos propres environnements numériques», suggère-t-il.
Happés par les nouvelles technologies, sous pression par l’acquisition des nouveaux outils et de leur maîtrise, culpabilisés par nos déficiences, nous nous laissons bulldozer sans nous donner le droit de réfléchir et de nous questionner.
Cette lecture, me semble-t-il, pourrait aider à reprendre le contrôle de nos comportements.
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Source:
HOUDASSINE, Ismaël / Reprendre le contrôle sur nos vies / Le Devoir / Section Culture critique Lire / 31 août 2024