Un cri du coeur de Serge Joyal

31 mai 2020

Après avoir rappelé ce qu’a été Federal Art Project (WPA) le programme d’art public lancé par le président Roosevelt en 1933 aux États-Unis, Serge Joyal lance lien ce cri du coeur:

«(…) au Canada, au Québec, il faut vouloir « agir », sortir des formulaires longs et alambiqués et faire confiance aux artistes et artisans, auteurs et écrivains, comédiens et dramaturges, designers et couturiers, musiciens et interprètes, photographes et architectes, toutes ces personnes dont le talent et l’imagination n’attendent qu’un coup de pouce pour se mettre à l’oeuvre.

Sortons des ornières et constatons qu’on vit à une époque qui ne peut plus s’empêtrer dans les vérifications et contre-vérifications. Donnons la chance à toutes ces mains qui ne demandent qu’à agir. La PCU et la PCUE sont sorties en trois semaines ! Le gouvernement a pris deux semaines pour dégager 280 millions pour sortir le Cirque du Soleil du trou. Pourquoi alors faudrait-il argumenter deux ans pour sortir 50 millions afin d’aider tous ceux et celles qui font vivre ce que nous sommes et qui poussent plus loin les horizons de nos possibles et de notre compréhension du monde ? Comme le chantait prophétiquement Félix Leclerc : « La meilleure façon de tuer un homme, c’est de le payer à ne rien faire. »

M. Guilbeault, Mme Roy, pouvez-vous de grâce oser agir dans le temps présent ? Sortez de votre torpeur, allez au-delà des programmes conçus dans un temps dit « normal » et lancez un grand programme de commandes publiques pour tous les jeunes artistes, quels qu’ils soient.

De grâce, pouvez-vous croire que notre culture dépasse les hyperécrans des ciné-parcs qui nous présentent les blockbusters de ce que Hollywood fait de plus nave ?

N’en jetez plus, la cour est pleine!»

Puisse Serge Joyal être entendu. La force créatrice de la société québécoise est l’un de ses plus puissants leviers, ce n’est pas le moment de l’ignorer.C’est le moment de la stimuler.

—-

Source:

Serge Joyal / Pour un grand programme de commandes publiques en culture / Le devoir / 30 mai 2020, section éditorial

Envoyer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *