Un article qui va faire «jaser»

7 février 2024

Jean-François Lisée à l’art de faire «jaser» et je ne doute pas qu’il va réussir  encore aujourd’hui en commentant le projet pilote du directeur général des élections du Québec.

Avec l’humour qu’on lui connaît, il projette cette scène:

«Le jour des prochaines élections municipales, certains d’entre vous pourront rester à la maison. (…) En novembre 2025, pour 300 000 Québécois répartis dans 21 villes, point besoin d’enlever pantoufles et robe de chambre. Sur votre ordi ou sur le téléphone intelligent dont vous êtes devenu l’esclave, entre une vérification de courriel et la dernière pirouette féline sur YouTube, vous pourrez accéder au site électoral de votre ville à l’aide d’un mot de passe qu’on vous aura envoyé précédemment et «liker» le candidat de votre choix. Euh. Je voulais dire: voter pour le candidat de votre choix. (…)».

«Ce projet pilote (… s’inspire d’exemples étrangers et s’insère dans la grande marche vers la virtualisation de chaque aspect de notre vie. Si le test fonctionne bien, on pourra envisager d’étendre la pratique à l’ensemble des municipalités et ensuite, pourquoi pas, aux élections nationales.»

«(…) vous me voyez catastrophé par l’existence même du projet pilote.»

Et Lisée s’explique:

«Toutes ces entorses à la nécessaire sacralisation du jour du scrutin sont des catastrophes. Je vous l’ai déjà signalé: je suis un intégriste de la démocratie. Et j’estime que tout ce qui dévalorise ou désacralise le geste citoyen le plus important de notre édifice politique est erroné. Il faut faire tout le contraire. Le vote est un rite citoyen et doit le rester.»

Lysée en élabore, avec ironie, le rituel.

Puis, il explique que, à la suite de recherches comparatives, on a conclu

«que ce système, le plus archaïque, est le plus sûr.»

Enfin, il démontre et dénonce les effets démobilisateurs et dévalorisants de la méthode proposée:

«(…) la dévitalisation du vote, de sa déchéance. Un appel au décrochage».

«Mon avis est qu’une campagne électorale est une conversation nationale sur notre avenir commun.»

Et il en énumère quelques paramètres d’opération.

Jean-François Lisée termine son article avec cette déclaration:

«Soit on croit à la démocratie et on l’entoure de signaux qui soulignent son importance, soit on n’y croit pas. Moi, j’y crois. Et je refuse de cliquer mon vote.»

C’est clair et percutant.

Source:

LISÉE, Jean-François, / Dévitaliser le vote / Le Devoir / Section Actualités / 7 février 2024

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