10 mars 2021
Qui aurait pu imaginer cela?
J’avais l’habitude, comme tant de gens, d’acheter des billets de spectacles des semaines, des mois et parfois même une année d’avance. On avait confiance! On planifiait! (Je planifie encore, mais différemment car la vie nous a plaqué un gros plan de la fragilité des choses…))
Le 11 mars 2020, le couperet est dramatiquement tombé et la blessure n’est toujours pas cicatrisée un an plus tard.
Parce que j’avais mes billets pour aller entendre, à la Salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal, le pianiste Christian Blackshaw dans l’intégrale des sonates de Mozart les 11 et 12 mars 2020, je n’oublierai pas le coup de grisou de la pandémie puisque j’étais au concert le 11 mais que je ne pouvais plus y être le lendemain. Depuis ce jour mémorable, comme tant de gens, je me suis retournée vers les concerts en ligne.
Je viens d’entendre, dans le cadre intime de mon bureau, le premier de trois concerts de l’OSM sous la direction de Kent Nagano que le président du CA a officiellement déclaré chef émérite de l’Orchestre symphonique de Montréal.
Comme l’a expliqué le chef, le répertoire retenu pour ce concert a été pensé comme « un miroir de la pandémie »:
Hindemith, oeuvre de 1921 un centenaire,
Poulenc, oeuvre de 1938, à la porte de la déclaration de la 2e guerre mondiale,
Beethoven, oeuvre de 1801-02, période de surdité du compositeur.
De Beethoven à Poulenc : Kent Nagano entre réflexion et raffinement
Deux de ces oeuvres sont rarement jouées en concert, du moins, je ne les avais jamais entendues. J’ai été particulièrement touchée par la 3e page du Hindemith extrêmement dépouillée et admirablement interprétée. L’ensemble de la formation instrumentale a été tout à fait brillant: énergique et virtuose.
Ce qu’il y a de bien avec les concerts en ligne, c’est qu’on peut les réécouter autant de fois qu’on le souhaite: formidable quand la qualité sonore est au rendez-vous, comme c’est le cas pour ce concert disponible jusqu’à la fin du mois.