16 octobre 2021
Qu’il fait bon lire autre chose que la pandémie, la politique désespérante, l’écologie en déroute, etc. Stéphane Laporte ose nous offrir la poésie, La sienne et aussi celle de Verlaine, Nelligan, Hugo.
La thématique qui l’inspire:
«(…) les feuilles mortes. C’est la seule chose morte qu’on laisse vivre autour de nous. Toutes les autres, on les enterre, on les cache.»
«Avant de quitter leur branche. Comme un oiseau ne sachant pas voler, elles finissent par tomber. Emportées. C’est ça, l’automne : mourir en beauté. Parce que dans chaque feuille morte, il y a la promesse d’un été. Se pourrait-il que dans chaque âme expirée, il y ait la promesse d’une éternité » ?
Après ces réflexions, Stéphane Laporte nous livre SON poème d’automne :
«Il y a tellement de larmes
Que je n’ai jamais versées
Il y a tellement de larmes
Que je n’ai jamais pleurées
Les méchancetés des cours d’école
Les jours passés sans amour
Les deuils des compagnons de vol
Et les appels sans retour
Où sont allées toutes ces larmes
Que je n’ai pas versées ?
Où sont allées toutes ces larmes
Que je n’ai pas pleurées ?
Le cœur est une éponge
Qui les a toutes absorbées
Qui ne cesse de grossir
Sans jamais exploser
La pluie d’automne
Est pleine des peines
Jamais évacuées
La pluie d’automne
Est pleine des peines
Toujours gardées
Quand la taille des chagrins
Est trop grande
Pour passer par la faille
De notre armure
Alors il faut les écrire
Sur les feuilles qui tombent
Écrire, c’est pleurer
Lire, c’est consoler»
Oui, écrire, c’est pleurer pour tenter de se consoler.
Source :
LAPORTE, Stéphane / Les feuilles d’un poème / La presse + / 16 octobre 2021