Sapiens, vous l’avez lu? – Présentation

28 juin 2021

    «(…) Sapiens est un livre audacieux, érudit et provocateur»,

lit-on d’entrée de jeu en Quatrième de couverture.

VRAI! L’érudition de l’auteur, Yuval Noah Harari, est étourdissante, les mises en parallèle entre époques sont saisissantes et les questionnements aussi essentiels que troublants. On ne sort pas indemne de la lecture, de Sapiens, une brève histoire de l’humanité, et heureusement!

De plus, la lecture fluente du texte pareillement dense est remarquable et me donne a penser que la traduction est, elle aussi, de grande qualité.

J’aime à souligner que, ponctuellement, l’auteur me fait sourire par des commentaires humoristiques.

«L’histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux. Elle s’achèvera quand ils deviendront des dieux.» (En quatrième de couverture)

Cette phrase percutante donne le ton du livre ainsi que son souffle.

Son objet est ainsi décrit :

«Ce livre raconte comment » les révolutions cognitive, agricole et scientifique «ont affecté les êtres humains et les organismes qui les accompagnent». (p. 14)

Sa structure épouse ces axes en y ajoutant, avant la révolution scientifique,  l’unification de l’humanité.

Cet ouvrage s’articule en quatre parties et 20 sections elles-mêmes découpées en plusieurs sous-sections, le tout proposant le schéma suivant:

La Révolution cognitive

Un animal insignifiant
L’arbre de la Connaissance
Une journée dans la vie de Adam et Ève
Le déluge

La révolution agricole

La plus grande escroquerie de l’humanité
Bâtir des pyramides
Surcharge mémorielle
Il n’y a pas de justice dans l’histoire

L’unification de l’humanité,

La flèche de l’histoire
L’odeur de l’argent
Visions impériales
La loi de la religion
Le secret de la réussite

La Révolution scientifique

La découverte de l’ignorance
Le mariage de la science et de l’Empire
Le credo capitaliste
Les rouages de l’industrie
Une révolution permanente
Et ils vécurent heureux
La fin de l’Homo sapiens

Ce schéma fournit par les en-têtes de la table des matières donne l’ampleur du matériau traité en 500 pages.

Après avoir parcouru l’histoire avec Harari pendant des heures et des heures, avoir tellement appris et réfléchi, je le quitte en vous livrant son Épilogue qui m’habitera encore longtemps.

«Voici soixante-dix mille ans, Homo sapiens n’était encore q’un animal insignifiant qui vaquait à ses affaires dans un coin de l’Afrique. Au fil des millénaires suivants, il s’est transformé en maître de la planète entière et en terreur de l’écosystème. Il est aujourd’hui en passe de devenir un dieu, sur le point d’acquérir non seulement une jeunesse éternelle, mais aussi les capacités divines de destruction et de recréation.

Par malheur, le régime du Sapiens sur terre n’a pas produit jusqu’ici grand-chose dont nous nous puissions être fiers. Nous avons maîtrisé ce qui nous entoure, accru la production alimentaire, construit des villes, bâti des empires et créé de vastes réseaux commerciaux, mais avons-nous fait régresser la masse de souffrance dans le monde? Bien souvent, l’accroissement massif de la puissance humaine n’a pas nécessairement amélioré le bien-être individuel des Sapiens tout en infligeant d’immenses misères aux autres animaux.

Pour ce qui est de la condition humaine, nous avons accompli de réels progrès au cours des toutes dernières décennies, avec la régression de la famine, des épidémies et de la guerre. Mais la situation des autres animaux se dégrade plus rapidement que jamais, et l’amélioration du sort de l’humanité est trop récente et fragile pour qu’on en soit assurés.

En outre, malgré les choses étonnantes dont les humains sont capables, nous sommes peu sûrs de nos objectifs, et paraissons plus que jamais insatisfaits. Des canoës nous sommes passés au galères puis aux vapeurs et aux navettes spatiales, mais personne ne sait où nous allons. Nous sommes plus puissants que jamais, mais nous ne savons trop quoi faire de ce pouvoir. Pis encore, les humains semblent plus irresponsables que jamais. Self-made-dieux, avec juste les lois de la physique pour compagnie, nous n’avons de comptes à rendre à personne. Ainsi faisons-nous des ravages parmi les autres animaux et dans l’écosystème environnant en ne cherchant guère plus que nos aises et notre amusement, sans jamais trouver satisfaction.

Y a-t-il rien de plus dangereux que des dieux insatisfaits et irresponsables qui ne savent pas ce qu’ils veulent?» (pp. 491-492)

Une intéressante chronologie complète l’ouvrage; elle propose un précieux schéma de l’évolution qui va de 13,5 millards d’années au futur. À chaque étape sont associées les aspects qui les caractérisent.

La matière est si riche et abondante que je ne veux ni ne peux m’engager à en proposer un juste reflet. Dans un prochain billet, je regroupe cependant, de façon aléatoire et intuitive, des réflexions, des citations qui m’ont particulièrement rejointe.

SOURCE :

HARARI, Yuval Noah, / Sapiens Une brève histoire de l’humanité / Paris, Albin Michel, 2015 / traduit de l’anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat / 501 pages

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