9 août 2018
« J‘ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant »
Cela fait mal!
Cette formulation de Jacques Prévert dit si bien et si justement ce que je ressens quand je nous entends continuellement critiquer et nous plaindre pour un tout et un rien : une banalité, une futilité, une frustration.
En mettant sans cesse en vedette ce qui nous déplaît, ce qui nous dérange, ce qui nous ennuie, etc., en en faisant la substance de tant de conversations, nous focalisons, partageons et nourrissons le négatif. Nous ne prenons pas conscience, nous n’apprécions pas ce qui est bon, agréable et satisfaisant. Et lorsque de grands drames nous toucheront, nous regretterons de n’avoir pas profité de toutes les belles et bonnes choses que nous avions alors sous la main et dont nous ne nous sommes pas nourris. Mais il sera trop tard.
Le regard et la pensée négative sabotent nos énergies et celles de ceux que nous côtoyons. Ils peuvent même nous aveuglés et obscurcir nos horizons.
Beaucoup d‘entre nous réagissons comme « des bébés gâtés » qui en veulent davantage sans poser le regard sur ce qu’ils ont déjà à leur disposition.
Nous nous comportons comme si tout ce qui nous déplaît est injuste. Mais, qu’est-ce que nous méritons? Et de quel droit?
Goûtons les petits bonheurs avant qu’ils ne nous quittent, car aucune garantie ne les accompagne.
« J‘ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant »
Réveillons-nous!
Occupons-nous de lui!
Cultivons-le!
Cette réflexion nous invite à ne rien prendre pour acquis. D’une certaine manière, elle constitue un avertissement.
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LENOIR, Frédéric, La puissance de la joie, Fayard, Paris, copyright 2015, pp. 76-77.