Quel beau texte! Quel magnifique témoignage!

24 août 2024

Et si les médias nous nourrissaient davantage d’un tel témoignage au lieu de nous accabler de tout ce qu’il y a de plus négatif dans le milieu de l’éducation peut-être serions-nous plus confiants et stimulés? Certes, il y a des problèmes, mais il y a aussi du vécu inspirant et porteur d’espoir. Et le texte de Éric Cornellier joue ce rôle et devrait rayonner.

Monsieur Cornellier explique pourquoi il entreprend sa 36e année d’enseignement au primaire.

«Enseigner au primaire, c’est d’abord rester en contact direct avec les enfants. Cela est précieux et riche d’enseignements. On entend souvent dire que les enfants d’aujourd’hui sont plus difficiles à éduquer que ceux d’avant. Cela est peut-être vrai en partie, mais ne témoigne pas pleinement de la réalité. (…)»

«Oui, (…) les enfants peuvent faire tout ce qu’on leur apprend. C’est donc à nous — enseignants, enseignantes, parents et autres éducateurs ou éducatrices — de leur apprendre de grandes et belles choses, de leur apprendre à aimer ce qui mérite de l’être et à éviter les comportements et les erreurs de jugement qui rapetissent la vie ou qui l’empêchent de s’épanouir.»

«Pour ma part, mon expérience d’enseignant m’a appris que, dans la mesure où l’on sait porter une attention bienveillante à leur égard, les enfants sont source d’un émerveillement continuel.»

«Bien sûr, dans une classe, le rôle de l’enseignant est d’enseigner les différentes disciplines scolaires et celui des élèves, de les apprendre. (…) Cependant, j’affirme du même souffle que, chaque jour, mes élèves me font aussi réaliser des apprentissages importants et font de moi un meilleur enseignant et une meilleure personne. Cela, il faut le dire, car les enfants apportent beaucoup à ceux et à celles qui travaillent de bon coeur avec eux, et ce, dans le but de les aider à grandir et à devenir des personnes responsables.»

«Quand arrivent les derniers jours du mois d’août, j’ai hâte de retourner à l’école et de retrouver mes élèves. J’anticipe avec bonheur la magie toujours neuve du premier jour d’école. L’émotion alors ressentie: ce mélange de joie, de gêne, de crainte et d’espérance qui nous envahit de part et d’autre.»

J’anticipe l’essentiel

«qui consiste à faire découvrir à mes élèves, par le biais des apprentissages réalisés au quotidien et la qualité des échanges vécus en classe, la satisfaction profonde, solide et vraie que l’on peut éprouver à pratiquer et à affiner sa maîtrise des différents savoirs scolaires. Ces savoirs qui ont le pouvoir de nous rendre plus libres et maîtres de nos destinées. Ces savoirs qui, au fond, nous donnent accès à des richesses qui ne s’achètent pas, mais qui valent plus que toutes les autres.»

N’est-ce pas cette passion qui fait grande et essentielle cette profession d’enseignant, de professeur: la foi dans l’être humain et l’amour de ce dernier.

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SOURCE:

CORNELLIER, Éric / La magie du premier jour de l’année scolaire, et de tous les autres aussi / Le Devoir / Section Idées / 23 août 2024

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