12 juin 2019
Lac-Mégantic, il y a six ans, vivait un drame évitable qui a ému le pays. Une fois le choc estompé, la vie continue comme avant…
En 2019, les conditions de circulation ferroviaire n’ont pas changées. La voie d’évitement n’est pas construite et la gare de triage, selon les propositions actuellement sur la table restera exactement là où elle a toujours été, soit en haut de la côte d’où a déraillé le train meurtrier.
Que se passe-t-il dans la tête des décideurs qui interviennent dans ce dossier?
Mais, que se passe-t-il également dans la tête des élus municipaux lorsqu’ils accordent à des entrepreneurs l’autorisation de la construction d’habitations pratiquement sur les rails d’une voie ferrée dans les municipalités. Je pense particulièrement à la ville de Sain-Lambert qui a permis la construction de condos le long de la voie ferrée, comme si Lac-Mégantic n’avait jamais existé et qu’un tel accident n’arrivera jamais?
Nous vivons pourtant dans un pays immense pratiquement sans contrainte d’espace. Pourquoi nous exposons-nous délibérément à des risques aux conséquences dramatiques?
À l’époque où le train constituait le lien essentiel de communication, les communautés se construisaient autour de la gare mais aujourd’hui, la polyvalence des voies de communication et aussi les matériaux transportés devraient inspirer d’autres plans d’urbanisation.
Pourquoi les municipalités comme celle de Saint-Lambert, permettent-elles le développement résidentiel à la frange des rails où circulent d’immenses convois ferroviaires au lieu de conserver des espaces verts tampons ? Pourquoi de nouveaux propriétaires choisissent-ils de s’installer là où le train fera vibrer leurs murs et harcèlera leurs oreilles?
Quand l’argent devient la considération prioritaire unique, au détriment même des valeurs humaines, une telle approche et ses conséquences me donnent la nausée. On ne peut réaménager tout le territoire, mais on peut le développer autrement. On peut réfléchir, innover, offrir des cadres de vie plus seins, plus paisibles.
Curieusement, Saint-Lambert proteste contre le bruit provenant de ses voisins mais la ville et ses citoyens ne semblent pas se rendre compte qu’ils encouragent par leur complaisance et leur manque de courage le bruit à l’intérieur de leur propre territoire.
Notre incohérence est désolante. Nous pourrions en décliner de multiples exemples. Vivement de la conscientisation active.