6 mai 2018
Pour l’essentiel, l’humain change-t-il vraiment? Apprend-il?
La réponse à cette question, nous la trouvons dans ces prescriptions affichées dans l’Église de Baltimore au XVIIe siècle et que Jean d’Ormesson reproduit à la fin de son livre : Comme un chant d’espérance,
«Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.
Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes.
Dites doucement mais clairement votre vérité.
Écoutez les autres, même les simples d’esprit et les ignorants : ils ont eux aussi leur histoire.
Évitez les individus bruyants et agressifs : ils sont une vexation pour l’esprit.
Ne vous comparez avec personne : il y a toujours plus grands et plus petits que vous.
Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements.
Ne soyez pas aveugle en ce qui concerne ce qui existe.
Soyez vous-mêmes.
Surtout n’affectez pas l’amitié.
Non plus, ne soyez cynique en amour car il est, en face de tout désenchantement, aussi éternel que l’herbe.
Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
Fortifiez-vous une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain.
Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères.
De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.
Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même.
Vous êtes un enfant de l’univers. pas moins que les arbres et les étoiles.
Vous avez le droit d’être ici.
Et, qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devait.
Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre cœur.
Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau.»
Après des siècles, la pédagogie est toujours nécessaire.
—-
d’Ormesson, Jean / Comme un chant d’espérance, roman / Éditions Héloise d’Ormesson / Paris, copyright 2015, pp 116-177