«Petite pomme»

15 février 2022

Fut un temps, ce n’était pas «cheese» qu’il fallait esquisser pour avoir un sourire séduisant sur une photo, mais «petite pomme». C’est Andreï Makine qui nous l’explique.

Étonnant, non? Amusant? oui.

«(…) ces femmes savaient que pour être belles, il fallait, quelques secondes avant que le flash ne les aveugles, prononcer ces mystérieuses syllabes françaises (…) : «petite pomme…» Comme par enchantement, au lieu de s’étirer dans une béatitude enjouée ou de se crisper dans un rictus anxieux, formait ce gracieux arrondi. Le visage tout entier en demeurait transfiguré. Les sourcils s’arquaient légèrement, l’ovale des joues s’allongeait. On disait «petite pomme» et l’ombre d’une douceur lointaine et rêveuse voilait le regard, affinait les traits, laissait planer sur le cliché la lumière tamisée des jours anciens.» (pp. 15-16)

Alors, on essaie au prochain clic pour valider?

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Source:

MAKINE, Andreï / Le testament français / Gallimard / Paris / 1997 / 328 pages

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