15 avril 2020
Sans connaître tous les dessous des relations entre les médecins et le Gouvernement du Québec, j’ai envie de dire que je ne suis pas du tout édifiée par l’attitude corporative des médecins en ce temps de crise nationale dans les CHSLD, comme le dit le premier ministre du Québec François Legault lors de la conférence de presse quotidienne ce mercredi 15 avril.
Sans doute exaspéré par le silence qui a suivi ses appels, le premier ministre est amené et même contraint de supplier les professionnels de la santé de s’impliquer auprès des résidents en danger. Ce cri du coeur, cet appel au secours nous en dit long sur les idéaux humanitaires de la profession.
Lorsque la porte-parole des spécialistes ose déclarer qu’ils ne vont tout de même pas aller laver les planchers, elle clame son arrogance et l’arrogance de ses collègues. N’ont-ils pas, eux aussi, besoin des gens pour laver les planchers de leurs cabinets et de leurs salles d’opération?
Par leur attitude, ces bonzes de la santé nous disent leur insensibilité face a la profonde détresse humaine et aux risques de croissance des décès.
Les médecins refusent d’assurer momentanément des tâches d’infirmière dans des conditions tout a fait exceptionnelles, car ils sont surqualifiés. Mais, se croient-ils les seuls à vivre provisoirement cette situation? Combien de gens dans la société gagnent leur vie (et de façon infiniment moins gratifiante financièrement) en pratiquant un métier pour lequel ils sont aussi surqualifiées?
C’est le rôle des médecins de prendre soin des gens malades, mais ils se drappent dans leurs compétences et se cachent dans leur tour corporative, alors que le gouvernement, boycotté par leur non collaboration, cherche dans toutes les direction (enseignants, proche-aidants, etc.) de l’aide pour sauver des vies.
Non seulement ce n’est pas édifiant, c’est scandaleux. Je soutiens de tout mon être le premier ministre qui, en quelque sorte, met les corporations de médecins au défi devant la population entière. Spécialistes et omnipraticiens se sentiront et se diront blessés. Ils l’auront bien cherché.
Pourquoi ont-ils choisi ce métier? Pour soulager la souffrance humaine? Dans le présent contexte, ce n’est pas évident.
Les fédérations des médecins réclameront encore le soutien de la population après leur geste de repli totalement inacceptable. J’espère que les gens n’oublieront pas une telle arrogance.
Ce cri du coeur du premier ministre dans le désert médical en temps de pandémie fait mal au coeur et égratigne sévèrement, et à juste titre, l’aura des fédérations médicales. Il ne leur demande pas de faire du bénévolat, il leur demande de faire leur devoir. Cela veut-il encore dire quelque chose de nos jours?
Puissent certains individus ne pas respecter aveuglément leurs répondants professionnels, puissent-ils descendre de leur tour d’ivoire et faire preuve de compassion. Ils seront vieux et malades un jour. Est-ce ainsi qu’ils souhaitent être traités?