Ouvrir les yeux

14 février 2025

Le texte de Vincent Vallée, La plus puissante des écoles de l’imagination, publié dans le Devoir du 13 février 2025 éclaire et explique notre présent. J’en relève ici les pensées les plus parlantes pour moi et encourage à parcourir l’ensemble de la réflexion.

«Les turbulences de notre époque font écho à d’autres périodes mouvantes de notre histoire. Au tournant des années 1940, nos sociétés fondées sur la production ont basculé vers un système fondé sur la consommation. L’époque, qui valorisait l’effort, la responsabilité et la maîtrise de ses désirs, a depuis laissé place à un système où le consommateur est devenu roi. Ses désirs sont le carburant illimité de son fonctionnement.

Ce changement de régime économique s’est accompagné d’un changement de régime moral. La spiritualité, qui conférait une profondeur et un sens aux actions et aux idéaux poursuivis, a fait place à la stricte matérialité. Libéré de la contrainte du sacré, le consommateur pouvait dès lors profiter sans entraves de ses désirs. Grâce à ce «progrès», les cultures, les corps et la nature ont pu être considérés comme des biens de consommation.

Le droit individuel s’est ainsi couplé à la satisfaction des désirs, et leur assouvissement fut érigé en tant que nouvelle valeur principale de nos sociétés. Une révolution enivrante, où confort rime avec liberté. (…), »

«L’époque qui frappe à nos portes fera appel à toute notre chaleur et à toute notre solidarité. Pour la traverser, nous aurons à cultiver des valeurs qui transcendent la consommation. Nous pourrions commencer par la compassion, la confiance et l’amour. Ces ingrédients, (…) pourraient être abordés comme (…) des droits  fondamentaux.»

Aucune génération n’est spontanée, elle est le fruit de ce qui l’a précédée.

—-
SOURCE:

VALLÉE, Vincent / La plus puissante des écoles de l’imagination / Le Devoir / Section: Éditorial / 13 février 2025

Envoyer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *