Ondine en mots, en images et en sons

14 mars 2019

Ondine

En mots et en images (Aloysius Bertrand)

«Écoute ! – Écoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.»

«Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.»

«Écoute ! – Écoute ! – Mon père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne verte, et mes soeurs caressent de leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne !»

« Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son  anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.»

«Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.»

En sons

Maurice Ravel s’est imprégné de ce premier poème de Gaspard de la nuit  pour écrire pour piano Ondine dont voici trois interprétations.

 Louis Lortie. (0:00 à 6:48 min)

 Ivo Pogorelic

Martha Arguerich

Ces paroles ne dessinent-elles pas des images que Ravel transcende en poésie sonore?

De la beauté!

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