23 octobre 2022
Un geste délirant, apparemment sans conséquence tragique, a inspiré à Odile Tremblay Une émouvante et touchante réflexion intitulée: Ne tirez pas sur Van Gogh.
Tout semble permis pour attirer l’attention, même sur les nobles causes, comme si le barbouillage d’un chef d‘oeuvre de la peinture pouvait contribuer à assainir l’environnement. Mais,
«cela résonne fort sur le plan symbolique.»
«(…) la claque donnée à l’art au nom d’un monde en péril a suscité un malaise international, «dans les rangs des environnementalistes aussi.»
«Van Gogh n’a pas pollué grand-chose de son vivant, le pauvre!»
«L’art n’est pas l’ouvrier de nos dérives»
note avec justesse Odile Tremblay. Et d’ajouter:
«s’il n’y a plus rien d’inviolable, le tissu social planétaire s’effilochera encore plus vite, lui qui n’en mène déjà pas large. Laissons donc l’art en paix, à l’abri des conflits et des haines. On a besoin de ses fanaux. Durant chaque guerre, en Ukraine ou ailleurs, les monuments, les oeuvres écopent comme les humains. Non, l’art ne vaut pas plus que la vie. Mais il témoigne comme elle de la liberté.»
Je me joins à Odile Tremblay pour redire avec insistance et ferveur:
«Non, ne tirons pas sur Les tournesols, les bustes romains ou les beautés de Palmyre! Ils montrent que l’humanité peut faire mieux que de s’entretuer ou de foncer tout droit vers sa destruction. Ils inspirent. Ils sont un appel d’air. Ils arment contre l’accablement devant les mauvaises nouvelles en bombardement jour après jour. Apprenons surtout à mieux connaître la trajectoire des chefs-d’oeuvre. Et à savourer leurs fruits»
Merci, Madame Tremblay, de prendre ainsi la parole.
Source:
TREMBLAY Odile / Ne tirez pas sur Van Gogh / Le Devoir Section Musique / 22 octobre 2022