15 janvier 2017
Ce livre au titre on ne peut plus explicite Marie Curie prend un amant nous fait cheminer vers l’invraisemblable scandale qu’a suscité la liaison de Marie Curie (double nobélisée – 1903 physique et 1911 chimie) avec Paul Langevin. Marie Curie était alors veuve de Pierre Curie mais Paul Langevin n’était pas veuf.
Le personnage central, Marie Curie, est une femme de démesure dans le sens le plus plénier du terme. Son parcours de vie (scientifique et humain) y est brossé essentiellement à l’aide des archives méticuleusement fouillées, Mais aussi coloré par l’imagination et les intuitions de l’auteure.
Il y a aussi son contrepoids, le « personnage » dévastateur qu’est la société du début du 20e siècle et plus particulièrement la presse.
Irène Frain nous propose une fresque où la passion amoureuse est étranglée par des déferlements de misogynie, de haine, et incontestablement de jalousie mais où la passion de la science n’a pu être détruite.
Morte en 1934, Marie Curie ne pourra goûter le plaisir de voir sa fille, Irène Joliot-Curie nobélisée en chimie en 1935.
C’est un livre très documenté qui se lit avec passion à cause du meilleur et du pire qui ne cessent de nous émouvoir.
« Ce livre est une reconstitution comme telle, il comporte une marge d’incertitude et de conjecture. Il est aussi le fruit d’une enquête, au sens où les historiens entendent ce mot. (…) ». p. 341.
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FRAIN, Irène, Marie Curie prend un amant, Éditions du Seuil, Paris, 2015, 358 p.