13 janvier 2024
Gérard Bouchard, historien et sociologue, signe souvent d’intéressants articles dans Le Devoir. J’attire votre attention sur Ce qui soude le Québec publié à la section Idées le 13 janvier 2024.
Gérard Bouchard réfléchit et pose ici d’interpellantes questions sur la nation.
«Ce qui soude le Québec C’est encore la nation, et sa culture profonde, qui crée le «nous», qui lui donne vie, cohésion et racines».
«Cette question paraît bien théorique, mais elle a d’importantes implications. Il s’agit de savoir si notre sentiment de former une société authentique est bien fondé ou s’il relève en bonne partie de l’illusion. Une telle question aurait eu beaucoup moins de pertinence au XIXe siècle, lorsque la population canadienne-française était relativement homogène, en grande majorité rurale, liée par de fortes solidarités communautaires, appuyée sur le catholicisme et la promesse de la survivance. Ces conditions n’existent plus. Ont-elles été remplacées?»
«Si on examine le Québec actuel dans chacune de ses composantes, qu’observe-t-on (…)»
dans les sphères économique, les «productions» culturelles, la politique, la base démographique? Gérard Bouchard en brosse un bref portrait.
«la plupart des praticiens des sciences sociales ont renoncé à l’ambition d’appréhender globalement leur objet. La notion même de société globale a déserté le langage scientifique.»
Gérard Bouchard souhaite
«attirer l’attention sur une réalité dont nous ne sommes peut-être pas assez conscients. Sous l’effet de ses fragmentations et de ses dislocations, cette société qui est la nôtre nous échappe de plus en plus. On en vient même à se demander si nous formons une véritable société.»
Après avoir aligné de nombreuses questions toutes plus essentielles les unes que les autres:
«La nation, avec ses fondements culturels, résistera-t-elle encore longtemps aux forces centrifuges? Continuera-telle à reproduire les conditions nécessaires à notre démocratie et à la vie de nos institutions ? Est-elle vouée à une érosion, à un morcellement continu?»
Gérard Bouchard nous tend le miroir individuellement:
«qu’ai-je fait pour notre culture et pour notre nation au cours des douze derniers mois?»
Entendrons-nous l’appel?
Prendrons-nous le temps de réfléchir par nous-mêmes, à écran fermé, puis, à agir?
Merci aux éclaireurs, aux éveilleurs de conscience.
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SOURCE:
BOUCHARD, Gérard / Ce qui soude le Québec / Le Devoir / Section Idées / 13 janvier 2024