Les bons sentiments et leurs dérive

18 janvier 2023

Intéressant de faire une lecture parallèle de deux articles du Devoir, celui de Christian Rioux du 13 janvier: Où va l’université et celui de Frédéric Bastien du 18 janvier:  Les quotas, symptôme de l’hypocrisie éhontée d’Ottawa.

Intéressant parce que, dans les deux cas, une certaine interprétation de la discrimination positive semble supplanter les critères de compétence et d’excellence.

«Quiconque connaît ce dossier sait que la compétence n’est pas le seul critère retenu (…)» dans l’attribution de postes.

«Par exemple, l’énoncé d’un concours d’une chaire de recherche en histoire du Québec-Canada (…) était clair, comme il l’est pour d’autres affichages. Il faut avoir «les compétences requises» et s’être «auto-identifiées comme […] femmes, Autochtones, personnes en situation de handicap et personnes appartenant aux minorités visibles. (…) Les candidats doivent aussi répondre à des questions sur un éventuel handicap qu’ils auraient, sur leur genre et aussi sur leur orientation sexuelle, toujours dans le cadre de la politique de quotas. On doit indiquer, par exemple, si on est «pansexuel, bisexuel, femme trans, asexuel, bispirituel, genre fluide», et j’en passe. Le fait d’avoir une attirance pour des personnes du même sexe, du sexe opposé ou pour les deux relève pourtant de la sphère privée. Cela ne concerne aucunement les bureaucrates fédéraux ou ceux de l’Université Laval qui, en posant la question, violent le droit à la vie privée des candidats. Il est clair ici que, ce qui compte désormais à Ottawa, c’est d’avoir des chercheurs et des scientifiques issus de certains groupes. Bientôt, ce phénomène s’étendra à nos chirurgiens, à nos pilotes d’avion, à nos sportifs et tutti quanti. La compétence est de moins en moins prise en compte tandis que la couleur de la peau, le genre et l’orientation sexuelle deviennent des critères incontournables. (…)»

«Cette politique découle notamment d’une entente sur la diversité que les fédéraux ont signée en 2021 avec le professeur Amir Attaran, de l’Université d’Ottawa.» Frédéric Bastien nous présente ce professeur, ses idées et son influence.

En voulant réparer sans nuances des erreurs séculaires, on en crée de nouvelles et dévions de l’objectif d’excellence recherché. Il est plus difficile de conjuguer compétence et inclusion que de les opposées. La facilité est retenue, elle est sans doute plus politiquement payante.

La compétence et l’inclusion sont des valeurs nobles et exigeantes, pourquoi les opposer?

Sources:

BASTIEN, Frédéric / Les quotas, symptôme de l’hypocrisie éhontée d’Ottawa / Le Devoir / Section Actualités / 18 janvier 2023

RIOUX, Christian / Où va l’université / Le Devoir / Section Actualités / 13 janvier 2023

 TRUDEAU, Nicole,  Billets d’humeur:  La discrimination positive

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