Le temps des seigneurs

22 octobre 2018

Quel récit biographique troublant, perturbant, dérangeant même, que Le temps des seigneurs de Dan Bigras. C’est une lecture qui m’a été suggérée. Je l’ai abordée avec curiosité ne me doutant pas qu’elle me «brasserait» à ce point (terme que Dan Bigras reprend très souvent). Il m’a été difficile de faire des pauses pendant cette lecture tellement le souffle m’emportait. J’ai dû cesser de le lire en me couchant car mon sommeil en était perturbé.

C’est un ouragan d’émotions qui a malmené un écorché vif. Les êtres pareillement blessés se révèlent des hypersensibles.

La langue est crue, souvent difficile à tolérer. Mais la passion bouscule tout.

Dan Bigras propulse son lecteur dans des milieux que beaucoup n’ont jamais fréquentés, impose des personnages et des rencontres improbables, révèle des portraits de société bruts, rudes mais aussi désespérément réels.  En se racontant, il raconte de multiples facettes de son monde, de notre monde. Il ne se ménage pas mais il ne ménage personne.

Je trouve le titre, Le temps des seigneurs, très classique. Moi, la lecture m’inspire : Le cri. Oui, c’est un cri hurlé du début à la fin. Un cri pour être entendu. Lui, il a pu le libérer, mais il se désole, se révolte au nom de ceux qui n’en sont pas capables. Une immense empathie parcourt ses lignes et sa parole.

Je suis contente de m’être exposée à cette lecture que, je dois l’avouer, je n’aurais pas instinctivement choisie. Sortir de sa zone de confort, c‘est essentiel pour avoir accès à de plus larges spectres.

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BIGRAS, Dan / Le temps des seigneurs / Montréal, Québec-Amérique, 2017 / 408 pages

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