18 octobre 2023
Heureusement qu’il y a encore des personnalités pour s’indigner de l’absence du sens de l’histoire et du patrimoine des décideurs publics du Québec.
Un bâtiment ne répond plus aux besoins, on le vend ou le détruit sans se poser davantage de questions? C’est ce que Loto-Québec fait avec l’ancien Musée d’art contemporain de Montréal à la Cité du Havre.
Toutefois il semble qu’un frein vient d’être mis sur cette décision (mais pour combien de temps?), sans doute parce que l’indignation s’exprime.
Phyllis Lambert s’inquiète:
«Si le gouvernement et ses créatures ne veulent pas avoir des projets privés qui ne soient pas d’intérêt public, pourquoi est-ce qu’ils réalisent le pire eux-mêmes?» Si «protéger la langue apparaît comme une évidence au Québec», la question du patrimoine devrait être considérée du même pied. «Le patrimoine, c’est la même chose! Ce doit être pris en même temps [que la langue). C’est tout aussi important pour dire qui nous sommes (…)», «Il n’y a pas de volonté claire du gouvernement de s’occuper du patrimoine. Ça tombe toujours entre deux départements, dans le vide (…)».
Et d’ajouter:
«ce n’est pas acceptable qu’on veuille vendre un édifice public comme ça, sans discussion publique. Il faut trouver des solutions. Comment peut-on si mal planifier l’avenir de nos biens collectifs? (…)» Le gouvernement est là pour protéger la société et son patrimoine. Comment peut-il oser mettre en vente une chose comme ça? C’est situé dans une zone culturelle majeure (…).
«Selon Héritage Montréal, cet édifice «constitue l’«un des derniers immeubles datant de l’Expo 67 en bon état pouvant encore servir aujourd’hui».
Y a-t-il un espoir du côté de la Société du parc Jean-Drapeau?
Qu’est-ce qui explique que nous soyons aussi insensibles et aussi indifférents à nos traces et à nos racines?
Source:
NADEAU, JEAN-FRANÇOIS / Quel avenir pour l’ancien bâtiment du Musée d’art contemporain? / Le Devoir / Section Actualités / 17 octobre 2023