Le coffre bleu

11 juin 2021

Je souhaitais une lecture moins « drainante » pour alterner avec Yuval Noah Harari et Marie-Claire Blais. J’ai reçu un récit de Lise Dion: Le coffre bleu.

Surprise! Je m’y suis tout de même mise.

L’auteure y raconte sa mère qui est morte seule et dont elle se reproche l’absence.

En libérant son appartement, elle explore un coffre bleu dans lequel lui sont destinés quatre cahiers écrits par sa mère à son intention. Ses cahiers nous sont livrés. Tout en se racontant à sa fille, ces pages nous racontent une époque, des lieux, des coutumes, des drames et surtout d’immenses souffrances.

Au fil des pages et au-delà du texte, on est renvoyé à nous-mêmes; on est frappé par notre ignorance de l’autre, de l’être que l’on pense connaître, que l’on côtoie, que l’on aime.

Quand écoutons-nous vraiment?
Quand désirons-nous aller plus loin, plus en profondeur?
Nous sommes-nous intéressés à l’entièreté de la vie de notre mère, de notre père, par exemple, avant que nous soyons leurs enfants?
Trop de gens quittent ce monde sans s’être révélées, sans avoir été écoutées, très souvent à cause de notre indifférence et de notre égocentrisme.

La communication (le vrai lien entre celui qui désire écouter et celui qui accepte de se raconter dans l’intimité ou que l’on invite à se dire) est une expérience qualitative que nous devrions pratiquer.

Ce récit a suscité en moi ce genre de réflexions :

resserrer les liens;
aller au-delà de l’anecdote du quotidien;
témoigner et inviter à témoigner : Pour cela, il faut aller au devant sans juger;
Pour ceux qui le veulent et qui le peuvent, écrire pour garder contact, pour tisser des liens entre chaque vie.

Que le récit pathétique de la vie de la mère de Lise Dion lui ait été révélé après le départ de sa mère éclaire une relation achevée, relation qui aurait été toute autre si la confidence avait été faite d’oreille à oreille.

Retenons-en quelque chose…

Le livre «bouscule» émotivement et suscite des questionnements.

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DION, Lise / Le secret du coffre bleu / Montréal, Libre Expression, 2011, 207 pages.

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