Le bruit, une pollution ?

1er mai 2019

Le bruit, une pollution?

Nous sommes tellement habitués au bruit que je ne suis pas convaincue qu’il soit véritablement considéré comme un facteur sérieux de pollution.

Pourtant, concentrons-nous sur le bruit ambiant

      • au carrefour de rues,
      • à table dans un nombre croissant de restaurants, de cafés et autres lieux de rencontres et d’échanges,
      • assis sur les terrasses, balcons et jardins de nos résidences.

Le bruit est en croissance partout et, pour des raisons que je ne m’explique pas, on y additionne trop souvent de la musique que personne n’écoute.

Je vis cette saturation sonore comme une agression et un boycottage masqué des échanges de qualité.

À l’ère où les ressources technologiques ne cessent de s’accroître en nombre et en efficacité, il me paraît évident que la réduction du bruit ne s’impose pas comme une priorité. Pourquoi? J’aimerais bien le comprendre…

Le silence angoisse?

Je crois que nous n’aimons pas beaucoup le silence: il nous inquiète ou minimalement nous rend inconfortable. Vous avez remarqué: que nous sommes inconfortables quand il y a une courte période de silence de (non paroles) à l’intérieur d’une conversation? Vous avez remarqué que nous sommes impatients d’engager les applaudissements, à la fin d’un spectacle ou d’un concert? Pourquoi? Le silence n’est pourtant pas le vide. Il peut être un moment fort de communion.

Mais l’atténuation du bruit n’est pas synonyme de silence.

Interrogations

Pourquoi l’industrie ne se préoccupe-t-elle pas de réduire le bruit des appareils utilisés tous les jours: réfrigérateur, ventilateur, laveuse et sécheuse, chasse-d’eau, séchoir à mains (dans les lieux publics particulièrement), sans parler de tous les véhicules qui envahissent nos existences? En partie, sans doute, parce que nous ne nous en plaignons pas, nous ne le dénonçons pas, nous ne le réclamons pas, nous ne voulons pas en payer le prix.

Pourquoi le monde de l’architecture ou plus simplement de la construction semble-t-il ignorer ou négliger le confort auditif d’un lieu? Je comprends qu’on veuille maximiser l’entrée de la lumière naturelle dans les espaces intérieurs, ce que je trouve formidable. Mais est-il impossible d’atteindre cet objectif sans parallèlement accroître le bruit? Je ne peux pas et ne veux pas le croire car les connaissances et la maîtrise des matériaux sont trop vastes pour ne pas offrir de solutions. Mais faut-il encore les chercher.

Inconfort croissant dans les restaurants

J’ai observé à mon niveau de consommatrice que, simplement dans les restaurants, les rideaux, les nappes, même les napperons, les cloisons et autres éléments susceptibles d’absorber un tant soi peu le bruit ont disparu.

En attendant que l’atténuation du bruit se généralise, je suggère ou demande à tous ceux qui s’occupent d’aménagement et de décoration: prière de nous offrir quelques lieux paisibles qui favorisent la communication, la détente et la tranquillité. Beaucoup de gens désirent «se faire voir», mais certains désirent «écouter», «entendre» et «se faire entendre.» Pourquoi ne pas offrir un choix aux clients? Ne pas en faire une marque de commerce? Il y a bien des bannières «Apporter votre vin». Il pourrait y avoir des bannières «On peut se parler et s’entendre», «Sans bruit», «Pour les amoureux du calme», etc.

Alors que nous disposons de plus en plus de ressources, nous ne cessons de tout uniformiser, y compris le bruit. Quel paradoxe!

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