L’art public à Québec

17 août 2019

Mon amie et très précieuse collaboratrice, Louise, rentre d’une échappée à Québec et me revient avec des cadeaux qui me touchent profondément :

– La description d’une des sculptures extérieures devant laquelle elle s’est arrêtée et que je pourrais toucher (voir ci-après),

– Le carnet intitulé L’art public à Québec qui présente les 238 oeuvres réparties sur le territoire,

– La double suggestion de partager via mon blogue sa description (ce que je fais de ce pas) et d’ajoute, sous peu, sur mon site, dans la section Au fil du temps, un onglet consacré à mes découvertes artistiques.

Je me sens particulièrement dynamisée et respectée par de tels cadeaux qui rejoignent l’une de mes grandes passions: l’art sous toutes ses formes d’expression, y compris sous celles qui ne me sont pas directement accessibles, mais que je désire ardemment découvrir.

L’oeuvre que Louise me décrit est la suivante :

Photo du 2e étage seulement

« De Marc-Aurèle Fortin à Vaillancourt en passant par Miron »

Elle est signée Pierre Leblanc. Il s’agit d’une sculpture en aluminium anodisé, brossé, coupé à l’eau.

Cette oeuvre, inaugurée en 2008, est installée sur les portes du Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Édifice Guy-Frégault, 225 Grande-Allée Est, Québec.

Cette sculpture/grille rend hommage à trois grands artistes québécois:

le peintre des grands ormes majestueux Marc-Aurèle Fortin,

le sculpteur de ces grands arbres Armand Vaillancourt,

et le non moins grand poète Gaston Miron.

Les éléments de sa composition sont des feuilles d’un orme et des mots du poème «Tête de Caboche» de Gaston Miron.

L’ensemble de l’oeuvre se développe en trois parties sur deux  étages.

Première partie :

Au niveau de la rue, sur les deux portes de grandeur standard, est fixée cette sculpture/grille composée de feuilles d’ormes retombantes découpées dans l’aluminium. Au toucher, on peut facilement suivre le découpage des feuilles et décrypter quelques mots du poème également incisés dans l’aluminium.

« Une idée ça vrille et pousse l’idée du champ dans l’épi de blé ».

Ce travail s’étend sur un peu plus de la motié de la hauteur des portes.

 Deuxième partie :

Au niveau du 2e étage, il y a deux majestueuses portes auxquelles on accède en gravissant l’un ou l’autre des escaliers aménagés à droite et à gauche. Sur les portes, on retrouve les sculptures/grilles avec leurs feuilles d’orme et d’autres mots du poème «Tête de Caboche».

Troisième partie :

Au-dessus de ces deux portes, il y a un vasistas. À ce niveau, la sculpture/grille est installée de l’intérieur; les feuilles d’ormes et les mots de Miron se lisent donc de l’intérieur. Cependant, le tout se déchiffre bien de l’extérieur.

Également au deuxième étage, à droite et à gauche des sculptures/grilles, sont installés des panneaux qui nous invitent à lire le poème de Gaston Miron, d’une part, et des renseignements sur l’oeuvre proprement dite, d’autre part.

Panneau de droite :

Intégration des arts
À l’architecture et à l’environnement

TÊTE DE CABOCHE

Une idée ça vrille et pousse
l’idée du champ dans l’épi de blé
au cœur des feuilles l’idée de l’arbre qui va faire une forêt
et même, même
forcenée, l’idée du chiendent

c’est dans l’homme tenu
sa tourmente aiguisée
sa brave folie grimpante

non, ça n’déracine pas
ça fait à sa tête de travers
cette idée-là, bizarre! Qu’on a
tête de caboche, ô liberté

Gaston Miron

Québec

Panneau de gauche :

Intégration des arts
À l’architecture et à  l’environnement

PIERRE LEBLANC

De Marc-Aurèle Fortin à
Vaillancourt en passant par Miron
2007-2008

L’œuvre fut installée le 30 août 2008
Avec la participation d’Annie Verdon et de Vincent Leblanc
Et avec le soutien moral d’André Matte.

Le motif fut inspiré par un poème de Gaston Miron «Tête de Caboche» ainsi que par l’imagerie de Marc-Aurèle Fortin qui a peint des grands ormes dans les années 1920 et par Vaillancourt qui les a sculptés dans les années 1950.

Québec

Riche de ces informations et de cette description, je suis prête et désireuse d’entrer en contact avec cette oeuvre. En de tels lieux, le non toucher ne devrait pas avoir cours. Des mains curieuses et délicates sont moins corrosives que les agressions climatiques. Toucher les oeuvres d’art, c’est non seulement entrer en contact avec l’expression d’un créateur, c’est aussi découvrir l’aménagement de l’espace dans lequel nous évoluons.

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Pour en savoir plus sur cette sculpture :

https://pierreleblancsculpteur.com/art-public/de-marc-aurele-fortin-a-vaillancourt-en-passant-par-miron-au-ministere-de-la-culture/

Pour en savoir plus sur le sculpteur, sur l’ensemble de ses œuvres :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Leblanc

Pour relire Tête de caboche :

Tête de Caboche dans L’Homme rapaillé / Gaston Miron / Montréal : Les Presses de l’université de Montréal,  1970,  p. 54

Pour la découverte d’une des 238 œuvres répertoriées et installées un peu partout à Québec, se procurer ce titre à l’Information touristique du Vieux-Québec,  section Québec.

L‘Art public à Québec, 238 œuvres à découvrir, 4e édition

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