5 octobre 2024
Oui,
«La porte du ciel nous entraîne par cent chemins entre rêve et histoire».(Quatrième de couverture)
Mais, même au terme de la lecture, je n’ai pas trouvé La porte du ciel annoncée par le titre du troisième roman de Dominique Fortier. Mais le ciel est fort présent dans ces pages par ses descriptions poétiques et symboliques:
«Le ciel était d’un bleu d’écaille où s’effilochaient quelques nuages. Elle regarda le soleil lentement descendre jusqu’à toucher la terre, se reposant un instant au-dessus de la cime des arbres dans des voiles roses et or. Sa lumière continua de flamber dans le ciel bien après qu’il eut disparu, puis elle mourut lentement à son tour. Les étoiles une à une s’allumèrent dans le bleu du soir. (…)» (p. 281)
L’histoire est aussi enrichie de beaux tableaux de nature:
«(…) Un oiseau passa à tire-d’aile. Les arbres sombres se découpaient sur un ciel muet. Et puis, dans la terre noire encore humide, elle aperçut une mince tige verte délicatement velue, couverte de soies drues formant autour d’un gros bourgeon une sorte de duvet rêche. Ailleurs, le bourgeon lentement enflait puis s’ouvrait pour révéler un intérieur de soieries chiffonnées. Ces voiles se déployaient un à un autour d’un cœur sombre et, au soleil, leurs couleurs explosaient comme de nouveaux coups de feu: partout dans le champ hanté éclatait la blessure jaune d’or, orange, rouge sang des pavots.» (pp. 273-274)
«Ce livre ne se veut pas un roman historique au sens strict du terme»,
dit l’auteure, Dominique Fortier.
«(…) je ne prétends pas y expliquer les tenants et aboutissants de la guerre de Sécession, (…) ni livrer un portrait scrupuleusement fidèle de ce que devait être la vie des habitants du sud des États-Unis au milieu du dix-neuvième siècle. (…) je me suis inspirée assez librement de l’histoire. (…)» (p. 285)
Cette
«histoire se déroule aux États-Unis, en Louisiane, à l’aube de la guerre civile. Le roman, construit autour de l’image de la courtepointe, nous transporte des champs de coton avec ses esclaves, à la maison des maîtres et des riches propriétaires, en passant par les marais louisianais où le prêtre tient à construire son église. Le tout dans une mosaïque flamboyante et géniale. (…)»Les libraires craquent
«(…) Eve est noire, Eleanor est blanche, et le destin lié de ces deux jeunes femmes est le noyau du livre, comme si elles étaient les deux facettes d’une seule personne.»
«Un très beau conte, merveilleusement écrit, qui nous emporte en douceur dans un monde où les inégalités raciales ne sont pas révolues. Babelio
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Source:
FORTIER, Dominique / La porte du ciel / Alto / Québec / 2011 / 296 pages