La modernité et la tradition cohabitent

10 janvier 2024

Dans son article du Devoir du 6 janvier dernier, Le papier à musique contre la modernité, Philippe Renaud nous raconte sa visite de la musicothèque de l’Orchestre symphonique de Montréal.

«Michel Léonard, musicothécaire de l’orchestre», vient de distribuer «toutes ses partitions, en papier, aux musiciens. Toutes préparées par ses bons soins (…)».

«La majorité des musiciens utilisent toujours la partition papier», confirme Mathieu Harel, bassoniste à l’OSM depuis 25 ans. Toutefois, le jour de notre visite, (…), un harpiste suivait la note sur l’écran surdimensionné de son iPad Pro. (…)»

«Pendant la pandémie, (…) «de plus en plus de musiciens de l’orchestre se sont mis à utiliser des tablettes électroniques plutôt que des partitions de papier (…)»

«Aujourd’hui, «les musiciens peuvent me demander une partition numérique pour pratiquer, mais toutes les partitions sont imprimées pour être déposées sur le lutrin lors du concert», précise le musicothécaire. La pandémie a fait son temps et les bonnes vieilles habitudes sont revenues, dont celle de lire les notes sur du papier.»

Puis, Michel Léonard explique le travail d’archivage et de nettoyage des partitions. Passionnant!

«Toutes les vieilles partitions seront archivées. «Je refuse de détruire du matériel d’orchestre, affirme Michel Léonard. Et il est hors de question que je reprenne, disons, la partition de la 1ère Symphonie de Beethoven utilisée par Kent Nagano et annotée par lui, puisque je demande à Rafael Payare de l’utiliser à son tour. Les indications inscrites par Kent lui sont propres; je ne veux pas qu’on les efface, mais je ne veux pas qu’on les impose à Rafael » qui, à son tour, laissera ses notes pour que l’interprétation de l’orchestre porte sa signature et qu’elle passe à la postérité. Car pour les musicologues, les archives de l’OSM renferment des trésors d’informations ainsi griffonnées sur les partitions papier jaunies par le temps, (…)»

La tradition enrichit l’histoire et documente l’avenir. La polyvalence des outils est rarement négative. Pourtant, l’expérience m’a démontré que cette vision a tendance à être balayée au profit de l’unicité de la nouveauté.


Source:

RENAUD, Philippe / Le papier à musique, contre vent et modernité / Le Devoir / Section Musique / 6 janvier 2024

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