9 mars 2024
Frédéric Lacroix est un essayiste. Il présente de façon synthétique le volumineux rapport du commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, sur l’immigration temporaire. Il en relève des constats qui ne devraient pas laisser indifférent. Voilà pourquoi j’encourage la lecture de cette lettre dont je reproduits quelques éléments: La francisation, mission impossible?
«(…) l’immigration temporaire est hors de contrôle»
passant de 86 065 à 528 034 en 7 ans.
«(…) cette immigration est une cause directe d’anglicisation: (la population non permanente représente maintenant 6 % de la population du Québec et le tiers ne parle pas français).»
«Depuis 2011, la part de la population qui ne connaît pas le français a augmenté de 52 % et celle de ceux qui travaillent en anglais de 41 %!
Le rapport met en cause
«(…) le bilinguisme concurrentiel qui règne au Québec (…) c’est-à-dire l’existence de deux sociétés d’intégration parallèles, l’une anglaise et l’autre française; ?les immigrants étant libres de choisir l’une ou l’autre en fonction de leur tropisme ou de leur maîtrise préalable de l’anglais ou du français. Ce bilinguisme concurrentiel est maintenu (au Québec seulement !) par la Loi sur les langues officielles fédérale et, aussi, par le Québec, qui, malgré ses affirmations, est un État qui maintient le bilinguisme concurrentiel dans les services publics (la loi 96 n’ayant pas mis fin à la chose de manière convaincante) et dans tout le réseau d’éducation postsecondaire.»
La réponse à la question initiale :
«La francisation, dans le contexte d’immigration massive qui est le nôtre, est tout simplement impossible?»
risque d’être affirmative si une volonté vigoureuse ne prend forme et barre la route au laisser-aller et au fatalisme qui se généralisent.
Cette perspective me désole profondément.
Source:
LACROIX, Frédéric / La francisation, mission impossible? / Le Devoir / Section Éditorial – Libre opinion / 5 mars 2024