28 juin 2020
Une infinité de choses nous manquent depuis des mois. Une infinité de choses sont à notre disposition comme alternatives. On est perturbé. On ne veut pas y croire. Puis, jour après jour, on s’adapte, on s’ajuste, on cherche et trouve de nouveaux repères, de nouvelles zones de confort, de nouveaux univers, même. Et c’est tant mieux car je crois que nous entrons dans un nouveau monde, dans un nouveau mode de vie. On ne retournera jamais en arrière, aussi vrai que l’on ne rajeunira jamais. C’est pourquoi je trouve l’expression qui se veut rassurante : «comme avant», tout à fait illusoire dans le contexte actuel. Je la comprends, cette expression car elle dit bien notre attachement à nos habitudes, notre résistance au changement.
Malgré ces sages réflexions, j’ai bien hâte de recevoir des livres en braille qui dorment sur les rayons du SQLA (service québécois du livre adapté) de la Grande bibliothèque depuis des mois. Oui, il y a la lecture sur internet, la lecture audio, mais le livre que je « touche », le livre auquel j’imprime mon souffle, mon phrasé, le livre qui épouse mon rythme, le livre avec lequel je communique dans le silence, ce livre-là me manque. Vivement qu’il me revienne avant qu’il ne soit un jour retiré ou engloutit par le raz de marée uniformisant de la technologie.
Je suis de ceux qui croient et aiment les approches multiples et les outils et médias spécifiques et même spécialisés. L’éventail des choix devrait se déployer au lieu de se refermer.