Ici Radio-Canada Première – MERCI!

19 mars 2020

Le sentiment de vérité et d’authenticité dramatique que j’éprouve après avoir écouté, à la Radio, la pièce Mademoiselle Julie de Strindberg, me convainc que le théâtre sans images charrie, par la puissance des mots et de l’interprétation, une extraordinaire force dramatique.

C’est par les échanges à la suite de la pièce que j’ai appris que les comédiens n’étaient pas sur scène mais simplement assis en studio sans décors ni costumes. Pourtant, pendant toute la durée de la pièce, l’audiodescription aidant, je les voyais, je les croyais sur scène. Le jeu était particulièrement vibrant. Nous n’étions pas en mode de lecture, mais en mode de grande maîtrise d’interprétation.

Profondément touchée par le climat et la tension de l’oeuvre, j’ai vécu comme un plus le fait de me retrouver, une fois la pièce terminée, dans le silence de mon intérieur, ce qui m’a permis de prolonger l’état de concentration émotive créé. Souvent, au théâtre, les applaudissements empressés, les lumières, les échanges sociaux nous éloignent de nos états d’âmes.

Que le milieu culturel, dans des conditions sociales exceptionnelles et préoccupantes, puisse passer aussi rapidement et aussi efficacement de la scène à la radio, de l’audio-visuel à l’audio sans sacrifier la puissance dramatique, c’est une résilience rassurante. Et ce transfert de moyens s’observe présentement à de nombreux égards, particulièrement par le biais des supports technologiques.

J’élargis mon appréciation à l’ensemble du milieu québécois qui fait presque l’impossible, pour ne pas dire l’inimaginable, pour composer avec l’imprévisible et cela avec un applomb et une maîtrise qui me rendent fière. Nos racines profondes puisent à des sources de qualité.

Fort de ces exemples, chaqu’un d’entre nous peut et doit changer ses habitudes, faire preuve d’imagination et d’adaptabilité pour vaincre l’ogre.

Ce cadeau de Ici Radio-Canada Première et du Théâtre du Rideau-Vert est une fleur que des individus imaginatifs, dynamiques et inspirés ont cueillie dans la tourmente et qu’ils nous offrent comme un baume. Admirons cette fleur! Aspirons son parfum! Nourrissons-nous de sa beauté!

À notre tour, faisons de même à notre niveau.

Écoutons Mademoiselle Julie

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