Henri Bourassa, quelle stature ? (suite 2)

25 mars 2024

Chapitre 3 Le mentor du mouvement nationaliste canadien (1900-1905) (pp. 79-136)

«Henri Bourassa se donne une mission. Il veut former une opinion publique éclairée en transmettant aux canadiens une compréhension plus nette des relations du Canada avec l’Empire et de la nature des rapports entre la majorité canadienne-anglaise protestante et la minorité canadienne-française catholique du pays. Ce sera l’œuvre de sa vie. (…) il élabore pour y parvenir une stratégie partagée en quatre points (…): se créer un réseau d’amis, promouvoir des campagnes politiques, s’informer pour produire écrits et conférences, utiliser la presse.» (p. 79)

«(…) Le Québec, bien qu’il soit encore en majorité rural, s’urbanise en ce début du XXe siècle. Montréal, sa ville la plus importante qui contient à elle seule quelque 270,000 milles personnes, reçoit en plus une quantité de citoyens d’origines étrangères qui adoptent souvent la langue anglaise (…) dans cette province de quelque 1 650,000 habitants à forte dominance française (80,2%) et catholique (86,6%), (…) les moeurs commencent à changer. Le milieu du travail se modifie aussi dans le monde où les nouvelles technologies amorcent leur ascension. Le travail féminin, par exemple, occupe davantage de place dans le secteur tertiaire en expansion (…) plusieurs Canadiens Français s’inquiètent de leur minorisation possible au Canada, devenu une terre d’immigration intensive. (…)» (p. 91)

«C’est dans Le nationalisme du 3 avril 1904 que Bourassa présente une fois de plus, et peut-être de manière la mieux ramassée son nationalisme (..)» (p. 123)

Il résume ainsi sa pensée:

«Notre nationalisme (…) est le nationalisme canadien, fondé sur la dualité des races et sur les traditions particulières que cette dualité comporte. Nous travaillons au développement du patriotisme canadien, qui est (…) la meilleure garantie de l’existence des deux races et du rapport mutuel qu’elles se doivent. Les nôtres (…) sont les Canadiennes-Françaises; mais les Anglo-canadiens ne sont pas des étrangers, et nous regardons comme des alliés tous ceux d’entre eux qui nous respectent et qui veulent comme nous le maintien intégral de l’autonomie canadienne. La patrie, pour nous, c’est le Canada tout entier. C’est-à-dire une fédération de races distinctes et de provinces autonomes. La nation que nous voulons voir se développer, c’est la nation canadienne, composée des Canadiens-Français et des Canadiens-Anglais, c’est-à-dire de deux éléments séparés par la langue et la religion, et par les dispositions légales nécessaires à la conservation de leurs traditions respectives, mais unies dans un sentiment de confraternité, dans un commun attachement à la patrie commune.» (p. 123)

«(…) jamais il (Bourassa) ne déviera jusqu’à la fin de sa carrière de ce nationalisme pancanadien auquel il tiendra profondément.» (p. 123)

Dans cet ouvrage, il est peu question de la vie privée de Henri Bourrassa. On apprend tout de même qu’il se fiance à Joséphine Papineau, sa petite cousine en 1904 et se marie le 4 septembre 1905. Ils auront huit enfants.

Chapitre 4 La déception: Les écoles du Nord-Ouest 1905 (pp. 137-161)

Bourassa

«craint que les nouvelles ethnies qui peuplent l’Ouest ne détruisent les fondements de la civilisation anglo-française qui a bâti le Canada: «Si nous ne faisons revivre dans l’ouest canadien les traditions «canadiennes-françaises et canadiennes-anglaises» il viendra un temps où ces provinces de l’Ouest ne seront plus françaises ni anglaises, et où le Canada lui-même cessera d’être canadien.» (…) «S’il ne convient pas de dire aux provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan que la langue française doit être officiellement reconnue, pourquoi imposer l’anglais comme l’une des langues officielles de la province de Québec? (…) Les anglais l’emportent sur nous aujourd’hui, par le nombre; est-ce là une raison pour qu’ils privent notre population du droit qu’elle a à l’usage officielle de la langue française dans ces nouveaux territoires (…)?» (pp. 155-156)

Ces propos sont tenus en 1905 autour de la question des territoires du Nord-Ouest qui rentrent dans le Canada.

Chapitre 5 De la scène politique fédérale à la scène politique provinciale: erreur capitale de ma vie publique (1906-1907) (pp. 163-227)

Le sous-titre de ce chapitre annonce explicitement son contenu qui est des plus détaillé. On y commente, entre autres,  la nature des relations entre Henri Bourassa et Wilfrid Laurier et son engagement dans la politique fédérale de 1896 à 1907.

À la suite de l’échec électoral,

«L’ex-député de Labelle (…) se cloître (…). Fidèle à ses habitudes en pareils cas, il se réfugie (…) chez lui. Il s’y terre (…). L’homme (…) a besoin de réclusion pour refaire ses forces physiques et mentales. Il est dans l’attente. Dans l’espoir (…) que le destin, qui lui fut si favorable dans le passé, lui tende à nouveau les bras. (…)» (p. 227)


Source:

BÉLANGER, Réal / Henri Bourassa: Le fascinant destin d’un homme libre / Les Presses de l’Université Laval / Québec / 2013 / 541 pages

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