4 juin 2019
Vendredi, le 31 mai dernier, à la Maison symphonique de Montréal, même avant le début du concert, on ressentait une sorte de fièvre se dégager de la foule, un bel enthousiasme. On venait à la rencontre de Hector Berlioz pour réentendre la Symphonie fantastique et peut-être pour découvrir Lélio ou le retour à la vie, oeuvre hybride qui conjugue l’orchestre, le choeur, les solistes, le piano ainsi qu’un important texte confié à nul autre que Lambert Wilson.
La composition du programme et son agencement étaient porteur d’une grande cohérence autour de Berlioz. Le ton de la soirée est donné par l’exécution au piano de la transcription L’idée fixe par Franz Liszt. Sur cette musique, Lambert Wilson narre le déroulement de la Symphonie qui s’enchaîne. Le concert se complète avec Lélio ou le retour à la vie. C’est ici que le coeur, les solistes et le narrateur se joignent à l’orchestre.
Mon coup de coeur de la soirée a été le troisième mouvement de la Symphonie fantastique. L’âme qui habitait les musiciens (et particulièrement les bois) et le chef m’a profondément touchée.
Une soirée au cours de laquelle tous les musiciens semblent heureux de partager cette musique d’un grand lyrisme, cette musique pleine de couleurs et de contrastes. Un orchestre virtuose, formé par des instrumentistes virtuoses, et inspiré par un chef débordant d’énergie nous entraînent dans leurs élans.
Kent Nagano n’est peut-être pas «un sanguin» comme Berlioz (selon Christophe Huss), mais il a beaucoup à offrir et il le fait avec sa propre vision. Pourquoi chercher noise? Pourquoi évaluer à l’aune de la comparaison? Le concert est une expérience à apprécier pour elle-même. Il y a d’autres tribunes pour faire de l’écoute comparée.