9 octobre 2020
En écoutant ce soir la prise de parole du nouveau chef du parti québécois, Paul-Saint-Pierre-Plamondon, fraîchement élu, j’ai éprouvé un inconfort, un malaise. Au-delà de son programme et de ses projets d’action, pas un mot de remerciement pour ses électeurs. Je ne m’en remets pas. Bien que l’on puisse considérer formelles ces quelques lignes de reconnaissance à inclure dans un discours de victoire, il me semble qu’il s’agit là de la plus élémentaire des courtoisies. Sans électeurs, pas d’élus!
Que cette perte croissante de courtoisie du geste et de la parole dans les relations sociales en général s’observe sur la scène publique dans un discours qui n’avait certainement rien de spontané, me frappe et me désole. Un oubli? Peut-être… Mais ce n’est pas une bonne note à mes yeux. Que les commentateurs de l’événement à la télévision n’aient pas relevé ce silence, m’étonne aussi et me déçoit.
Pourquoi suis-je déçue?
Probablement, parce que ce «détail», ce soir, met en lumière ce que j’observe trop souvent autour de moi dans une multitude de circonstances: on va son chemin sans égards à l’autre. Parce que les personnages publics jouent un rôle d’exemplarité.
Avoir un peu d’attention, de considération, de reconnaissance même envers l’autre ne nous enlève pourtant rien; au contraire, cela le valorise et humanise la relation.
Oui, c’est un «détail», mais les détails font souvent la qualité du produit et même de la vie.