Est-ce que ça te manque?

19 janvier 2021

On me pose souvent ce genre de questions depuis mars dernier, soit depuis le premier confinement général :

Est-ce que ça te manque?
ou ça ne te manque pas?

de ne plus pouvoir aller au concert, au théâtre, au musée, fréquenter parents et amis, toi qui était si active?

Pour dire la vérité, je ne me pose pas ce genre de questions. Pourquoi?

Probablement parce que les portes se sont si brutalement fermées et les interdits si fermement promulgués;

Parce que les résistances et les colères étaient et demeurent vaines, donc, négatives pour moi;

Parce que les dérogations étaient et sont encore dangereuses;

Parce que j’ai la chance d’être encore en forme, bien logée, bien nourrie, capable de m’alimenter intellectuellement et culturellement;

Parce que je me sais tellement plus favorisée que tant de gens ici et ailleurs.

À cause de cela et de tant d’autres raisons, je tente de façonner ma présente réalité en un habitat le moins frustrant possible.

Dire que ce soit toujours simple et sans ombres ne serait ni vrai, ni réaliste. Mais ce qui est réaliste et tellement plus sain, c’est de composer à partir de ce qui est.

Je suis trop avancée dans la vie pour ne pas avoir compris (à la dure souvent) que la vie ne s’adapte pas à nous, que c’est nous qui devons nous adapter à elle, sans quoi c‘est l’autodestruction qui nous guette.

Quand il n’y a plus de roses à contempler dans le jardin, reste beaucoup d’autres fleurs et plantes à découvrir et à admirer. Voilà pourquoi je ne me pose pas la question : Est-ce que ça me manque…? Je cherche autre chose. Je m’intéresse à autre chose.

Le passé ne se refait pas, ne se revit pas. L’avenir s’élabore. Le présent seul nous appartient : à nous de le façonner.

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