Emmanuel Kattan

11 juin 2023

Contrairement au premier roman de cet auteur, Emmanuel Kattan, Nous seuls, oeuvre dont je n’ai pu compléter la lecture, je me suis laissée emporter par Les lignes de désir dont l’histoire et surtout le traitement m’ont tenue en haleine sans imposer des scènes et des descriptions d’une cruauté que je ne peux tolérer.

L’argument est simple mais l’évolution et le traitement ont de la profondeur. La mixité religieuse tisse et éclaire la trame complexe de ce récit, dans lequel s’alternent, entre autres, des pages de correspondance, de journal personnel et de textes religieux.

La double identité de Sara, personnage central du roman, nous plonge au coeur de cette complexe réalité israélo-palestinienne.

Au fil de mes lectures, je cueille des phrases qui font taches. Extraites de Les lignes de désir, en voici quelques-unes:

«La nostalgie n’est pas un désir de passé, mais une aspiration à l’éternité. (…) C’est la texture éternelle du moment, saisi dans le roc dur de la vie, détaché de son futur.» (pp.84-85)

«La victoire des victoires est la perte de tout… On ne possède éternellement que ce qu’on a perdu.» Peut-être cette vérité s’applique-t-elle surtout à l’amour: il ne survit jamais aussi bien que lorsqu’il n’est pas (entièrement) vécu.» (pp. 182-183)

«C’est justement parce que nous n’avons pas choisi de naître que nous tenons tant à la vie» (p. 108)

Et pourtant, tout au long de celle-ci que de temps nous gaspillons à nous en plaindre!

«(…) nous n’avons pas choisi de naître (…)» et nous ne choisissons pas de mourir. Nous ne choisissons ni le début, ni la fin.
Et entre les deux?

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Source:

KATTAN, Emmanuel / Les lignes de désir / Montréal, Boréal, 2012 / 250 pages

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