16 juin 2024
C’est après avoir signé plus de 70 oeuvres de fiction, majoritairement pour enfants, que Dominique Demers nous offre Écrire pour que tout devienne possible. Elle présente ainsi ce livre:
«Il contient des anecdotes d’écriture qui pourraient vous donner envie de vivre l’expérience ainsi que quelques vérités incontournables et des conseils (…). J’espère surtout qu’il témoigne d’un bonheur d’écrire que je souhaite contagieux.» (p. 12)
Elle raconte qu’elle a
«pris congé de l’Actualité après avoir découvert, un peu par hasard, un espace fabuleux où tout devient possible. Comment peut-on autrement – et sans frais – faire tout ce qu’on veut, comme on veut quand on veut, aller où on désire, et même devenir qui on veut? Sans fiction, on n’a qu’une vie, une identité, un parcours, aussi excitants soient-ils. Or, il suffit d’une feuille de papier et d’un crayon pour vivre d’autres vies, abolir tous les interdits, balayer les contraintes, changer de sexe, d’âge, de siècle, de continent, de planète ou de galaxie. Qu’est-ce qui rend l’écriture créative si addictive? L’immense liberté dont on jouit! L’écrivain devient Dieu, créant de toutes pièces au gré de ses désirs, ses curiosités, ses préoccupations, ses questionnements et ses fantasmes avec pour seul matériau les vingt-six lettres de l’alphabet, des espaces, des points et des virgules. Quelle aubaine quant on y songe. (…) Écrire des livres me rend heureuse.» (pp. 19-20)
Elle dit encore:
«Avec un brin d’imagination, on n’est jamais en prison». (p. 58)
Une réflexion sur la réécriture a retenu mon attention. Elle mérite qu’on s’y arrête en ces temps où l’on veut produire de plus en plus vite.
«(…) depuis que j’ai découvert les bienfaits de la réécriture, je soumets absolument tout ce que je rédige (…) à ce processus exigeant. Un simple courriel, un texto, une carte de voeu, tout est revu et refondu au moins trois fois. J’ai appris à cerner mes intentions de communication, et à travailler mon texte jusqu’à ce qu’il véhicule le mieux possible ce que je souhaite. L’exercice exige un détachement difficile. Un écrit tout neuf ressemble à un bébé naissant. On le juge parfait même s’il a le crâne écrasé, la face plissée et la peau violacée. Les nouveaux-nés embellissent tout seuls. Les textes réclament d’être réécrits.» (p. 156)
À travers plusieurs de ses oeuvres, Dominique Demers explique ses expériences de création et d’écriture.
Source:
DEMERS, Dominique / Écrire pour que tout devienne possible / Québec Amérique / Montréal / 2023 / 207 pages