Désespérant!

25 janvier 2022

Il est désespérant que l’indignation exprimée par Jean-François Nadeau dans son article du Devoir du 24 janvier  ne soulève pas davantage d‘indignation et ne devienne pas contagieuse.

«En temps de pandémie, la fortune des dix hommes les plus riches du monde a augmenté au rythme effréné de 900 000 $ à la minute. (…) En un an, ce club des milliardaires a engrangé (…) L’équivalent de 30 fois le budget annuel du Québec. Une somme qui représente ni plus ni moins, (…) le total des dépenses annuelles consacrées à la santé pour tous les pays du monde. En contrepartie, en ces temps de pandémie, n’est-ce pas étonnant de voir les États aussi démunis?»

«Une maigre partie de l’humanité se gargarise avec du champagne tandis que le gros de la planète se noie dans ses larmes.»

«Des millions de personnes vivent dans des conditions indignes. Pourtant, l’humanité n’a jamais été aussi bien équipée de moyens pour leur venir en aide, cependant que la faim, les épidémies, la soif et la destruction de l’environnement continuent de détruire des vies à grande vitesse. La misère prospère au milieu d’une désolante opulence.»

«Au centre-ville de Montréal, une femme est morte de froid. (…) Quelques jours plus tôt, un autre itinérant est décédé de la même façon. (…) Qui s’en soucie, alors qu’un nombre infini d’immeubles neufs poussent vers le ciel et que les secours ne suffisent plus? La vie continue, comme par le passé. Gelée.»

Au lieu de protester, de s’indigner, on se plaint de ne pouvoir aller dépenser sans contraintes dans les grandes surfaces, dans les restaurants, dans les autres pays, etc. etc. Mais, il ne faut pas payer pour les soins de santé et les écoles. Les transports en commun sont trop chers, mais les grosses voitures sont essentielles.

Nous croulons sous nos contradictions avant que nous croulions sous le poids de nos excès, de notre irresponsabilité, de notre égoïsme et de notre aveuglement volontaire.

Oui, désespérant!  Et pourtant, ce n’est pas une fatalité, c’est un choix que l’on gonfle par notre indifférence individuelle.

Je suis «tannée» d’entendre gémir… Et ce ne sont pas ceux qui souffrent le plus (comme d’habitude) qui poussent les hauts cris. Réfléchissons et agissons!

Source :

NADEAU, Jean-François / La vie gelée / Le Devoir, section Actualités / 24 janvier 2022

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