16 janvier 2024
Michel David dessine en quelques traits rapides les quatre derniers premiers ministres du Québec sous l’angle de leurs motivations à occuper ce poste avant de développer une réflexion sur la péréquation et l’immigration.
«Jean Charest aimait profondément le Canada. Peu importe dans quelle région il se trouvait, il se sentait chez lui. Parfois même un peu trop. En 1998, il a débarqué à Québec la mort dans l’âme, précisément parce qu’on lui a demandé de sauver le pays, mais il aurait surtout voulu le diriger.»
«Philippe Couillard était aussi un Canadien d’abord et avant tout, mais son attachement était essentiellement rationnel. Comme Pierre Elliott Trudeau, il se méfiait des Québécois et il voyait dans l’appartenance au Canada l’assurance que les droits individuels seraient protégés contre les excès du nationalisme.»
«Robert Bourassa trouvait le Canada plutôt ennuyant, mais il l’estimait «rentable» pour le Québec. On ne saura cependant jamais ce qu’il aurait fait à la suite du double échec constitutionnel de Meech et de Charlottetown si sa santé lui avait permis de demeurer en poste. Lui-même ne le savait probablement pas.»
«François Legault a choisi le Canada simplement pour être élu premier ministre. Il a embrassé le fédéralisme par défaut, parce que les Québécois avaient rejeté la souveraineté. Il a découvert les mérites de la péréquation seulement après coup, quand il est devenu évident que les prétentions autonomistes de la Coalition avenir Québec (CAQ) n’étaient que du vent.
Saisissant!
Les intéressés se reconnaîtraient-ils?
Source:
DAVID, Michel / L’implacable loi du nombre / Le Devoir / Section Actualités / 16 janvier 2024