Beethoven offert par Marc-André Hamelin

25 août 2021

C’est par la webdiffusion que j’ai entendu les trois premiers concertos de Beethoven joués par Marc-André Hamelin et l’Orchestre métropolitain à L’amphithéâtre de Lanaudière.

Comme bien des gens sans doute, c’est la première fois que j’entends ces trois oeuvres en un même concert sans pause. C’est déjà un événement en soi, l’enchaînement de ces oeuvres en concert. Un tel rapprochement met en évidence l’évolution du langage, mais aussi ses constantes. Le climat des mouvements lents est particulièrement impressionnant.

Le jeu, la conception et l’interprétation de Marc-André Hamelin, admirablement en dialogue avec l’Orchestre métropolitain et son chef Yannick Nézet-Séguin, se sont révélés convaincants et émouvants.

Les qualités pianistiques de Marc-André Hamelin sont reconnues de tous depuis longtemps. J’ai d’ailleurs été choquée par le commentaire Fin d’un marathon d’une grisante imperfection d’Emmanuel Bernier dans La presse du 9 août. Commentaire qui gaspille de l’espace pour dire que le pianiste a raté une gamme, alors qu’il a maîtrisé des millions de notes et nous a livré avec émotion, conviction, énergie, raffinement, élégance et sensibilité ces splendides pages de Beethoven. Le pianiste est un être humain, un artiste d’exception et non un robot. Pourquoi mettre le focus sur un grain de poussière alors qu’il y a tant à dire sur la beauté offerte, sur la sonorité lumineuse, sur la clarté de l’articulation, sur la sobriété de l’emploi de la pédale, sur la déclamation des lignes mélodiques, sur le déploiement du phrasé, sur la puissance de la concentration et sur tant et tant d’autres magnifiques qualités.

Je me permets d’ajouter ici que je n’apprécie pas (et ne comprends pas non plus) pourquoi (dans Le devoir) un compte rendu de concert sert de plateforme pour comparer l’artiste entendu aux artistes qui ont endisqués mais qui n’ont pas joué ce jour-là. Un compte rendu de concert est une chose. Une chronique de disques en est une autre, me semble-t-il. Faut-il comprendre qu’il y a si peu de choses à dire sur l’artiste en concert, sur les oeuvres au programme, sur l’interprétation pour verser dans la comparaison et s’attarder ailleurs que sur le concert ?

J’ai été séduite et émue par Marc-André Hamelin dans ces trois premiers concertos de Beethoven et je regrette que le concert au cours duquel les artistes donnaient les 4e et 5e concertos n’aient pas été offerts en webdiffusion. Bien sûr, l’idéal aurait été d’être dans l’amphithéâtre pour vivre ces grands moments de musique, mais…

Je remercie le Festival et tous les artistes de nous avoir offert à distance d’aussi précieux moments de beauté. Je vous invite à recevoir Marc-André Hamelin et l’Orchestre Métropolitain chez vous via la webdiffusion jusqu’au 26 août prochain. La puissance de l’implication des artistes viendra jusqu’à vous et vous touchera.

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