Anne-Sophie Mutter et Christophe Huss

21  mars 2019

Anne-Sophie Mutter est une violoniste avec laquelle j’ai beaucoup d’affinités depuis la première fois que je l’ai entendue à Montréal alors qu’elle n’avait que 18 ans. J’ai encore dans l’oreille le son et le style de cette artiste. J’allais donc à son récital avec enthousiasme et j’ai retrouvé ce que j’apprécie chez elle.

Je veux bien que l’on considère discutable des interprétations, mais je trouve d’une inélégance inappropriée (et je suis trop polie) de verser dans des références alimentaires pour imager le propos. Va encore pour les références picturales… Je ne veux pas reproduire ici des propos qui me heurtent, mais vous pouvez, pour mieux comprendre ce que je ressens, les lire dans lien le Devoir du 16 mars dernier.

Peut-on parler de panne d’inspiration du critique? D’un sentiment d’exaspération? Dans tous les cas, pour moi, une telle trivialité est irrecevable.

De plus, lorsqu’il s’agit de commenter un concert, on parle d’un événement en temps réel et non d’une chronique discographique. Ce mélange des genres se veut peut-être pédagogique mais il ne saurait convaincre puisque ce n’est pas ce que nous avons entendu au concert.

J’ai toujours été impressionnée et touchée par le raffinement de Anne-Sophie Mutter. Oui, j’ai été étonnée par l’absence de vibrato dans le premier Mozart, par exemple. Je me questionne mais je ne juge pas. L’artiste propose une vision intelligente et assumée que j’accueille, que je goûte. Le raffinement, la palette dynamique remarquable, la pureté du son, la maîtrise instrumentale, l’absence de saturation sonore, la sensibilité, sont toutes des qualités qui me rejoignent.

Il est normal de préférer des artistes et des interprétations. Il est regrettable de qualifier la beauté « d’insidieux danger ».

C’est peut-être ce terme qui le devient.

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