Vive les vieux! À conserver, à encadrer même, mais surtout à partager

19 avril 2020

Stéphane Laporte nous gratifie régulièrement de réflexions bien senties, bien mûries et bien écrites. Mais son texte Vive les vieuxdu 18 avril devrait être lu et relu par tous les membres de notre société. Chaque phrase mérite d’être méditée, d’être analysée, de susciter un requestionnement non seulement par nos leaders mais par chacun d’entre nous sans distinction d’âge et de condition sociale.

Chacun d’entre nous a été et sera enfant, adolescent, adulte, aîné, mourant  et défunt.

Nous avons ajouté aux classes économiques les classes d’âges. Jusqu’où irons-nous dans la course au succès et à la comparaison?

J’ai plus de valeur que toi!

J’ai plus d’importance que toi!

Je mérite plus que toi!

Je suis plus riche que toi!

Je suis plus intelligent que toi!

etc. etc.

Cette formidable réflexion de Stéphane Laporte qui transcende l’anecdote et les bilans quotidiens, qui fait ressortir le sens des choses et des événements, me ramène à une autre observation qui émane aussi de la réalité présente, celle des enfants dont on se plaint parce que c’est épuisant de les avoir toujours à la maison.

En somme, les vieux dérangent parce qu’on a d’autres choses à faire que de s’en occuper… Les enfants dérangent parce qu’on a d’autres choses à faire que de s’en occuper… Dans les deux cas, s’occuper et se préoccuper de l’autre, ce n’est pas normal, ça dérange, ça perturbe, ça encombre, ça épuise.

Mais, les enfants, pourquoi les met-on au monde? C’est si facile maintenant de ne pas le faire.

Une fois sur cette voie, j’irai plus loin. On a légalisé l’avortement et on a légalisé l’aide médicale à mourir. Bien sûr, il y a beaucoup à nuancer dans les deux cas, mais ces phénomènes sont de puissants révélateurs sociaux et, peut-être, des pentes glissantes, des solutions facilitantes ou soulageantes…

Les enfants et les vieux sont des charges, des surcharges; ils coûtent cher. Que les institutions publiques s’en occupent et qu’elles ne nous taxent pas trop pour cette délégation de responsabilités, n’est-ce pas ce que disent nos comportements collectifs?

Je voudrais bien que la parole de Stéphane Laporte ébranle notre égoïsme et notre agisme arrogant. Est-ce que cette crise, «mondiale», ne l’oublions pas,  y contribuera? Il faut l’espérer intensément.

J’invite chaque lecteur à partager Vive les vieux! avec un maximum de personnes et à discuter et réfléchir avec elles. Nous devrions y trouver matière à nous bonifier nous-mêmes et rendre plus humaine notre collectivité.

«(…) vieillir, c’est vivre. Et mourir, c’est ne plus vieillir.»

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